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Morgana
Morgana
Grande Matriarche Soeur de la Nuit
Grande Matriarche Soeur de la Nuit

Witch's Lair, Witch's Heir [Terminé] Empty Witch's Lair, Witch's Heir [Terminé]

Sam 23 Déc - 20:12



Equipement :




- Une bure rouge sang

- Une épée Sith en forme de faucille

- Armure en peau de Malkloc : elle ne fera aucun miracle en combat, mais demeure une protection utile face à l’environnement

- Une dague sculptée en os de rancor. Le manche est gravé du nom de la créature ayant servi à sa confection, en Noir Parler Sith.

Talisman de Transformation : une simple bague d’argent portée à son doigt qui lui permets de se transformer en corbeau

Un assortiment de poisons issus du cru Dathomir et leurs antidotes

Fouet-laser : le troisième de Morgana, le premier ayant fini dans la gueule d’un rancor et le second ayant été le prix de son accession au titre de matriarche de son clan. Le manche de cet exemplaire est un os de Terentatek recouvert de peau et serti d’un cristal naturel illuminant sa gaine du rouge emblématique du Côté Obscur.


Mutation 1 : Hurle-Lune

Witch's Lair, Witch's Heir [Terminé] B8p4

Les Archix ont toujours été perçus comme l’une des manifestations du Dieux aux Crocs. Ainsi, parmi la faune de Dathomir, Morgana jeta son dévolu sur les ailés des montagnes. Limier Sith par excellence, un Tuk’ata d’élevage viendra magnifier la descendance de la bête spirituelle. La base canine se retrouve d’ailleurs fortement dans le résultat de cette manipulation bipède atteignant deux mètres. Toutefois, si la crinière touffue d’un Hurle-Lune est bien héritée de la bête de guerre, ses griffes acérées viennent de la créature volante. Tout comme le torse démesurément grand par rapport aux jambes, un aspect aussi nécessaire qu’exagéré. Car cette bête de rituel à conservé l’aptitude de l’Archix à pousser des cris stridents qui peuvent facilement glacer le sang de ceux l’entendant pour la première fois. Et l’exo-squelette renforçant son torse ne le rend pas beaucoup plus mignon.

Mais ce qui rend ce monstre aussi dangereux est son instinct de chasse éternelle : s’il est doué de nyctalopie et d’un flair canin, c’est bien son insatiable appétit qui en fait un redoutable prédateur, solitaire et territorial. Prédateur solitaire, car cette faim le tenaillant pousserait une meute d’individus à s’entre-dévorer. Une caractéristique venant accentuer sa dangerosité au prix de son imprévisibilité : ses gestes brusques et amples, à condition de les anticiper, offrent un panel conséquent d’ouvertures aux bretteurs. Les combattants à distance, s’ils peuvent être surpris par sa vitesse, peuvent tout aussi bien profiter d’espaces ouverts pour s’en débarrasser.. à condition d’avoir une puissance de feu supérieure à un simple pistolet laser.



Mutation 2 : Terentatek

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Certaines rumeurs disent qu’ils sont nés d’une simple exposition prolongée au Côté Obscur. D’autres, plus proches de la vérité, disent qu’ils sont issus d’un procédé d’Alchimie Sith. Morgana a décidé d’en avoir le coeur net en donnant naissance à son propre Terentatek.

Le Rancor, créature endémique et emblématique de Dathomir s’il en est. Quelle meilleure base pour Morgana que l’un des chaînons les plus élevés de la chaîne alimentaire locale. Le rituel a fait du prédateur un monstre déformé par le Côté Obscur, d’imposantes épines ayant poussé sur son dos alors qu’une paire de petites défenses a enrichi sa dentition. Si sa taille est devenue moins imposante, sa peau s’en est trouvée renforcée. Mais le changement majeur consiste en sa capacité à ressentir dans les êtres vivants la Force dont il se nourrit. Ainsi, Jedis comme Siths ne peuvent guère compter sur autre chose que leur armement physique pour maîtriser ces bêtes ou s’en débarrasser. Une faiblesse qui rend un Terentatek beaucoup plus rudimentaire pour tout Mando’ade qui se respecte.

Mais la sorcière a cru bon de conférer a ses Terentatek des glandes de poison, rendant leurs crocs comme leurs griffes bien moins cléments envers tout être vivant qu’ils seraient amenés à blesser. Sans être mortel, il est suffisamment incapacitant pour empêcher les victimes de se défendre, les forçant à se voir dévorer vivants par la créature définitivement empreinte du même sadisme que sa créatrice.
Mutation 3 : Aile de Mort

Witch's Lair, Witch's Heir [Terminé] Gi6n

Le chef-d’oeuvre actuel de la ménagerie de Morgana. Le Drebbin, l’une des rares créatures considérant le Rancor comme son gibier, serait la base de ce que la sorcière voyait comme l’alpha prédateur de sa planète natale. Ainsi a-t-elle décidé de magnifier la philosophie du Drebbin en le croisant avec une autre créature locale : le Dragon-Roche de Dathomir, capable de se camoufler dans un environnement montagneux. L’Aile de Mort à conservé cette capacité de camouflage minéral, à ceci près que la roche à laissé place aux os. Le métabolisme du dragon lui permets de les faire pousser continuellement sur l’essentiel de son corps, avec la résistance globale que cela laisse supposer. Constamment affamé de par la demande énergétique du procédé, la créature jette autant son dévolu sur des proies vivantes que sur des charognes, dont il ne laisse généralement rien derrière lui.

L’autre apport au Drebbin fut le dard empoisonné du Dragon-Roche. Un Aile de Mort étant tout de même capable de voler malgré son poids conséquent, le poison lui sert alors à paralyser ses proies en vue de les dévorer de suite, ou bien de les emmener dans son nid si elles sont assez copieuses. Loin d’être un gros pataud passant son temps à manger, le chef d’oeuvre de Morgana peut d’ailleurs user de son corps musculeux et de ses cornes robustes pour détruire toute muraille ou autre structure défensive comme de simples châteaux de cartes. Son cri est donc bien souvent synonyme d’un massacre chaotique dans les rangs adverses qui ne disposent pas d’armement assez lourd pour tenter de le repousser.

         

Description physique :



La silhouette de Morgana est pour le moins révélatrice de la philosophie dont elle se veut aujourd’hui l’étendard principal. Drapée de sa bure sanglante, la silhouette de la Matriarche n’est pourtant pas en réelle adéquation avec sa position actuelle. Si le calme de sa démarche témoigne d’une immuable sérénité, son pas se veut davantage désinvolte que cérémoniel. Elle se déplacera d’ailleurs moins librement sur du duracier que sur un sol naturel, la faute à ses pieds dévêtus en permanence, beaucoup plus habitués au sol de Dathomir qu’à toute ingénierie humaine ou alien.

Exempte de sa cape de Soeur de la Nuit, le reste du corps de la spirituelle n’est pas beaucoup plus couvert : une simple peau de Malkloc, l’imposant reptile Dathomiri, recouvre son enveloppe des épaules à mi-cuisse. L’habit, travaillé de sorte à résister aux vicieuses agressions environnementales, a vu son dos enrichi du symbole clanique : trois rameaux d’écorce-neige, entrecroisés. L’emblème, fait de peinture ocre, a au moins le mérite de chatoyer le regard lorsqu’on observe la Soeur sous le bon angle.

Sans ce blason tribal, le galbe de la Magicienne se résumerait en un mot : livide. Selon les standards de sa planète, le teint blême de la Reine Sauvage frôle un aspect cadavérique qui fera le bonheur des nécromanciens Siths le jour ou son dernier souffle proviendra de sa poitrine peu enviable. Son épiderme souffre en effet des effets néfastes de sa pratique nécromancienne, comme de son affinité profonde avec les esprits et l’Obscur. Une apparence dont ses facultés pourraient aisément la soulager, mais qu’elle choisit volontairement d’assumer pour plusieurs raisons qui sont autant d’avantages que de désavantages. Le plus usité de ces motifs étant qu’elle n’a aucune raison de cacher sa véritable nature comme les Traîtresses de Vendaxa.

Pour autant, le reste de sa physionomie la ramène bel et bien au monde des vivants. Sa longue toison châtaigne dissimulant par son ampleur les attributs que pourrait offrir une Reine n’ayant qu’une considération sommaire de la coquetterie. Ainsi sa chevelure, sans avoir de traitement particulier, demeure coiffée sommairement afin de ne pas ressembler à un bosquet de ronces en bois sombre. D'autres affres de son vécu sont les cicatrices ornant çà et là sa peau incolore, la plus visible étant l’entaille ruisselant de sa lèvre inférieure à son menton.

Bien que son apparence générale puisse le laisser supposer, le syndrome de Cotard est étranger à Morgana : il s’agit simplement de sa façon d’attirer à elle les mâles Siths les plus fanatisés par le Côté Obscur, ceux à même d’y avoir consacré le plus de leur temps, de leur être. Car c’est bien tout ce dont elle a besoin pour sa descendance : d’une génétique puissante dans la Force comme sur Dathomir. Une planète sur laquelle les mâles n’ont aucune raison valable de se sédentariser.

En cela, son appétit ne diffère pas des Seigneurs Obscurs, dont elle partage d’ailleurs l’éclat mordoré de leurs pupilles, luisant dans la noirceur comme celles d’une prédatrice à l’affût. Tapie dans l'ombre comme ses iris dans des sclères noires. Mais ses yeux perçants sont eux soulignés d’un énième rappel à sa culture : des peintures tribales épousant ses joues en survolant son nez.

Un énième rappel, car lorsqu’elle se défait de sa bure, les créations de Morgana, elles reposent toujours à sa ceinture, que la Soeur les doivent au Pouvoir ou au Savoir. Sa stature n’est définitivement pas celle d’une Mandalorienne. Pourtant, tout comme les Hapiennes régentes des systèmes alentours, les composants de son arsenal peuvent être bien plus vicieux qu’un fouet-laser fabriqué selon les instructions des Esprits. Dans la nature, ce n’est pas toujours le plus fort qui survit, mais le plus flexible. Les conditions de vie de Dathomir permettent justement d’être plus proche du roseau que du chêne. En cela, la Matriarche se veut constante à l’image de sa planète-mère.

           

Description mentale :



En tant que Sœur de la Nuit, Morgana n’a que peu de surprises à révéler à ceux qui se sont déjà trouvés exposés à cette culture particulière. Comme chaque praticienne de la Magie des Esprits, son lien avec ces derniers remplace ce que l’on nomme « la Force » partout ailleurs dans la Galaxie. Comme chacune des véritables filles d’Allya, son lien avec la faune et la flore locale, ainsi que leur connaissance parfaite, constitue l’un des piliers de son éducation. Son rapport au Vivant est toutefois à double tranchant : son comportement diffère en fonction de sa compagnie, s’il s’agit d’une espèce consciente ou non. En effet, sur Dathomir ou ailleurs, un animal nous lèche quand il nous aime. Et s’il ne nous aime pas, il nous mord. Morgana n’est pas asociale, mais prête toutefois aux rapports conscients une lecture bien plus diversifiée, empreinte de faux-semblants dont les Esprits, eux, ne s’embêtent pas. La Matriarche n’est pas misanthrope, non. Seulement misandre.

Sans grande surprise, les hommes ne sont guère considérés comme plus qu’esclaves de la gynocratie planétaire par l’actuelle Grande Matriarche. Néanmoins, ceux qu’elles jugent assez efficients dans le « Côté Obscur » (car ce sont souvent des Siths victimes d’un trop-plein de testostérone qu’elle rencontre) se voient volontiers offrir divers plaisirs charnels. On ne dirait pas comme ça, puisque la Reine se plaît à entretenir une image de souveraine à la main de fer dans un gant de duracier, mais la culture de sa planète est bel et bien ce qui lui tiens le plus à cœur. Et malgré sa réputation hostile, Dathomir n’offre pas que la mort par sa faune ni par sa flore. Si elle ne fait pas en sorte d’être la principale ambassadrice de son monde, alors qui le fera ? Probablement une autre Matriarche convoitant sa place, en vérité. Sur ce point, Morgana a clairement profité de l’influence de la pensée des adeptes sur leur monde.Mais non-contente de se considérer comme supérieure aux Sith et leur vision erronée du Dieu aux Crocs, elle ne partage pas non plus leur idéologie. Ni celle des Jedis par ailleurs. Les dons que l’on peut utiliser ne dépendent pas de notre souhait de pouvoir égoïste ou bien de défense de la veuve et de l’orphelin. Cette fable, tout juste bonne à conter aux enfants n’est pour l’humaine qu’une considération binaire d’un seul et même tout, un potentiel que ni Jedis ni Siths ne pourront jamais embrasser pleinement puisqu’ils se cantonnent eux-mêmes. Mais de nouveau, en cela… elle ne diffère pas de ses Sœurs.

Ce qui caractérise véritablement la spirituelle est sans doute son rapport au reste des clans. La complicité de certaines Matriarches avec des Seigneurs Siths ne lui est pas inconnue, mais ne l’inquiète guère. Loin d’être le fruit d’une arrogance démesurée, cette assurance découle de la servitude de son clan ainsi que d’elle-même envers la femme revêtant les couronnes Hapienne et Sith. Pour ne pas craindre la panthère, rends toi indispensable pour le tigre, Elle a oublié quel Esprit lui a soufflé cette maxime pendant son adolescence. En revanche, cette sagesse n’est pas tombée dans une oreille sourde, la Grande Matriarche trouvant qui plus est une similitude entre sa vision des mâles et leur place dans le régime Hapien loin d’être incompatible. Bien sûr, les deux peuples entretiennent leurs différences, mais il s’agit là de son rôle : protéger Dathomir de toute ingérence externe.Ceci en veillant à ce que ne fleurissent les intérêts de celle qu’on appelait Alianka Djo, à une époque dont seuls les Esprits se souviennent. Un rôle qui lui tenait déjà à cœur quand elle n’était « que » la Matriarche du clan de la Forêt Brumeuse.

Le point noir de sa personnalité imparfaite ? Dresser la liste ici serait aussi fastidieux que de lire le Livre des Ombres à l’aide d’une allumette. Les défauts de la Reine sont tout aussi nombreux que les interlocuteurs amenés à se faire un avis sur sa personne. Certaines Sœurs, certaines Matriarches, pour commencer, l’accuseront de déshonorer son titre de par les exactions auxquelles elle se livre occasionnellement. Morgana n’est en effet pas la plus douée pour résoudre un conflit autrement que dans le sang une fois que celui-ci s’envenime trop. Et la clémence ne faisant pas partie de son vocabulaire, les fautives ne peuvent qu’espérer vainement rejoindre les Esprits sans douleur. Ce n’est pourtant là que la solution de dernier recours à ses yeux. L’étalage de sa puissance et de son étiquette lors d’une visite de courtoisie demeure le moyen le plus efficace à ses yeux de rappeler pourquoi elle se tient aujourd’hui au-dessus des autres Matriarches.

Les membres de la noblesse Hapienne, quant à elles, s’offusqueront aisément de voir un cadavre ambulant arpenter leur terrain d’intrigues. Plus encore quand ce même cadavre siège en compagnie de leur divinité. Avouons-le ici : Morgana se complaît à ne pas dissimuler l’impact de la Magie Spirituelle sur son apparence afin de suggérer sa polyvalence dans les Arts Noirs. La noblesse de l’amas régent ne constitue d’ailleurs pour la Reine Sauvage qu’une cohue dont elle se méfie toutefois davantage que des Sœurs Matriarches : elle connaît parfaitement les poisons de Dathomir, mais pas ceux d’Hapès.

La République constitue à ses yeux un véritable marasme s’étant enfoncé dans son illusoire bonne conscience aussi fermement qu’un fou gesticulant dans des sables mouvants. Elle est bien malheureusement consciente que le système défendu par les Jedis n’est pas prêt de s’effacer, les faibles n’ayant que l’espoir auquel se raccrocher lorsque le pouvoir de transformer leurs rêves en réalités leur échappe. Peste Galactique par excellence, celle-ci ne cesse pourtant de revenir, toujours plus résiliente. Suffisamment résiliente pour avoir contaminé celles qui sont devenues les Sorcières de Dathomir, cet affront aux Esprits manquant de peu d’être réparé il y a trois siècles. Le temps de voir le « Livre de la Loi » brûler finira bien par venir, tout comme la mascarade Jedi entretenant ce fléau.

Concernant l’Empire, Morgana ne les voit que comme une étrangeté. Si la glorification d’une mort au combat trouve un écho familier dans son esprit, elle ne voit pas comment une société peut tenir debout sur ce seul principe. Particulièrement quand le régime en question bride ses spirituels à un poste aussi sensible que celui de Chevalier Impérial. Une telle situation sur Hapès ou sur Dathomir mènerait inévitablement à un assassinat à peine dissimulé, suivi d’une sanglante guerre de succession.

Pour ce qui est des Mandaloriens, la Grande Matriarche ne saurait se faire une opinion complète de leur philosophie. Le Mand’Alor lui apparaît comme un individu aussi efficient dans la technologie qu’elle ne l’est dans les Arts Noirs, le mérite de la génétique en moins. Si l’innovation est dans l’essence d’Hapès, ce n’est pas le cas de Dathomir. Sa stabilité au sommet de Mandalore semble donc bien fragile pour la Sœur.

Néanmoins, ses quelques expériences avec le clan Vizsla l’ont convaincue du bien-fondé de leur réputation de « tueurs de sensitifs ». Et si elle ne cautionne pas l’idée d’une société ou l’homme dispose d’importance, elle peut au moins remarquer que les femmes de ce peuple sont tout aussi capables que leurs homologues masculins. Naturellement, pas besoin de préciser lequel des deux sexes est spécifiquement demandé par l’humaine lorsqu’elle fait appel aux Peaux de Fer des Vizsla.

Quant à l’APEX… ce rassemblement de criminels n’augure rien de bon pour la spirituelle qui ne connaît que trop bien l’ambition d’un peuple enchaîné. Néanmoins, son absence actuelle du conflit tripartite l’éloigne aussi des préoccupations de la Matriarche. Morgana considère de toute façon qu’un système aussi anarchique ne pourrait nuire durablement à aucun des trois régimes plus ou moins bien structurés qui lui servent de voisins. À condition bien sûr que ceux-ci le prennent au sérieux avant qu’il ne devienne un énième mal incurable.


       
         

Histoire :




Prologue– Aux racines de la vie


1468 - Dathomir


Morgana du Clan de la Forêt Brumeuse. Derrière ce nom pompeux se cache la protagoniste principale du récit dans lequel vous allez plonger. Un nom que même les Esprits ignorent, au moment où ces lignes sont écrites. Et pour cause, Soizic, mère et Matriarche, ne l’a pas encore choisi en concertation avec l’origine de son Pouvoir. La cheffe de cette sororité est pourtant impatiente de nommer le fruit de sa chair. Pourquoi ne s’empresse-t-elle pas dès lors de consulter ceux qui ont rejoint le Dieu aux Crocs ? Simplement car la Guerre empiète sur son territoire.

Bien sûr, la femme venant d’accoucher n’y prend pas part directement. Mais la présence de ses plus fidèles guerrières dans la tente brise toute l’intimité du rituel. Car leur lien aux Esprits est ici durement éprouvé : leur plus grand clan rival menace de les réduire à néant. Oh, bien des leurs ne sont pas mortes, cette fin étant bien trop miséricordieuse. Celles qui se battent encore le font farouchement. Afin que leurs Sœurs ne puissent être sauvées du poison qui les accablent. Pour cela, le Clan des Eaux de Jouvence doit être chassé de leurs terres. Et il ne le sera pas. Mais les assaillantes ne repartiront pas bredouilles, loin de là.

Les vaincues venaient de perdre les pères de leurs enfants. Morgana ne connaîtrait donc jamais son père, puisque Soizic resterait muette face à toutes les interrogations le concernant. L’homme avait accompli son devoir en la faisant venir au monde, c’est tout ce qu’elle aurait besoin de savoir. Mais la pouponne n’en était pas encore à se questionner sur son ascendance. Seulement à pousser son premier cri. La Matriarche, elle, devait songer au meilleur moyen de reconstituer un parc de reproducteurs. Si une majorité des Sœurs blessées purent être guéries, l’affaiblissement du clan demeurait conséquent, entouré de rivales potentielles. Et le plus grand d’entre eux n’en resterait certainement pas ici.

Car la principale légende faisant la force des Sœurs de la Forêt Brumeuse venait d’être écornée. Durablement entachée. Ferventes adeptes de la Magie Sith (nommée Magie Spirituelle dans leur cercle), elles revendiquaient un potentiel inné et inégalable dans la discipline. Et si toutes les sensitives de Dathomir étaient en mesure de communiquer avec les Esprits, la norme sociétale s’élevait à un tout autre niveau au sein de la Forêt Brumeuse. Ce langage constituait en effet le pilier de leur éducation. Avant même le Basique. Avant même le Paecien. Une aspirante ne pouvait aspirer à rien tant qu’elle ne maîtrisait pas ce dialecte. L'étendue de pouvoirs conférés par cette maîtrise venait ensuite définir sa place dans leur microcosme naturel. Et si une Sœur se voyait couper la langue ? L’exil laisserait la volonté de Dathomir la juger.

Le revers fut donc terrible, lorsque la rumeur s’ébruita. Cette défaite, elles la devaient à la supériorité des Eaux de Jouvence sur leurs pratiquantes de la Magie Spirituelle. Ainsi qu’à une utilisation plus quantitative de Rancors et d’autres créatures. En vérité, la Matriarche aurait pu balayer cet assaut à elle seule, fut-elle en capacité de le faire au lieu de mettre au monde son héritière. Mais il ne s’agit là que de ce que l’Histoire retiendra comme la version des vaincus, ceux n’ayant pas loisir de la rédiger.

Ainsi, la jeune enfant qui se verrait baptiser Morgana voyait déjà peser sur son Destin la charge de restaurer l’honneur et la réputation d’un clan affaibli. Les Esprits soufflèrent son prénom à la femme en couche, et cette dernière pressentit un énorme potentiel dans sa progéniture. Sans avoir besoin de l’aide des Prophètes du Côté Obscur, elle sut que cet humain fût le bon partenaire, de par cette forte connexion qu’il revendiquait sans en comprendre toute la complexité. Après avoir calmé les cris et les pleurs de son enfant, la cheffe de sororité la confia aux bons soins des quelques guérisseuses encore en vie. Ces dernières avaient beaucoup de pain sur la planche avec ce qui venait d’arriver, pourtant, la santé de l’héritière demeura leur principale préoccupation. Soizic, elle, savait déjà vers qui se tourner pour obtenir réparation. Peu importe ce que cela lui coûterait, ce n’est qu’une fois les assaillants réduits au silence que ses Sœurs réussiraient à retrouver de leur superbe.

Une semaine. Sept jours et vingt-huit passages de lune. Pendant ce laps de temps, le clan avait pansé ses plaies. La Matriarche avait joué de sa proximité avec des tribus vassales afin de découvrir la véritable raison de leur échec. Toute cette ménagerie, qui les avait décimées, provenait d’un Modeleur Sith. Un individu issu d’une société que la Soeur avait appris à connaître au contact de celui lui ayant offert sa dernière enfant.
Si le clan de Soizic s’était vu privé de ses reproducteurs, ce dernier prît sa revanche sur les instigateurs d’une manière plus radicale encore. La nouvelle génération des Eaux de Jouvence fut offerte en pitance au Sarlaac présent sur leurs terres, alors que le reste des fautives se voyait encerclé par une coalition invincible en l’état. L’on ne peut vaincre une armée dont les morts se relèvent afin de combattre jusqu’à la fin des temps. L’on ne peut vaincre une force apte à retourner la ménagerie d’un Modeleur contre lui-même une fois terrassée. Koratas se fera témoin de ce massacre unilatéral, durant lequel peu de Sœurs de Soizic combattront, la Matriarche ne leur laissant que le loisir d’assassiner les fuyardes aussi lâchement qu’elles ne le méritent. Tout cela, l'Histoire le retiendrait aussi.

Les Esprits avaient permis à la cheffe de restaurer l’honneur de sa sororité, cet exploit venant raviver la flamme de son pouvoir dans tous les cœurs qui se seraient risqués à l’oublier. Et les mâles regagnèrent partiellement la tribu dont ils s’étaient vu arracher, l’autre partie dédommageant les alliées engagées. Nul besoin de préciser que les Sœurs s’affaireraient à voir le déclin de leur effectif s’inverser dans les années à venir. Soizic, elle, avait de nouveau assise sa position de Matriarche. Cela lui offrait donc un répit durant lequel prendre en charge la digne éducation de celle qui serait sa future héritière.



Livre I – L’hospitalité de Dathomir


Ce soir-là, le Vivant fût tenu en respect par les Éléments. Une pluie battante avait changé la terre en boue, les flaques en rivières. Les consignes étaient pourtant claires : elle devait suivre la piste d’une Sœur et parvenir à la confronter avant l’aube. Capricieux, les Esprits n’avaient que faire du climat régissant le monde sur lequel leurs Élues devaient prouver la justesse de ce titre. Alors, sous les épais feuillages constituant son abri de fortune, Morgana fixait le sol en contrebas. La Magie Spirituelle était tout bonnement inutile pour cette épreuve, tant la boue rendait la piste de la Sœur évidente. Mais la fille de Matriarche avait bien conscience que cette approche lui serait préjudiciable : le rituel initiatique de l’épreuve n’était pas là pour rien. Sœur Armelle n’avait pas demandé à voir son visage peint du sang de son aspirante par simple fétiche esthétique.

L’écoulement de cette plaie était d’ailleurs toujours visible un peu plus loin, un œil aguerri pouvant remarquer la teinte anormalement rouge du chêne le plus imposant des alentours. Fort heureusement, la médecine de Dathomir avait cautérisé cette blessure depuis longtemps. Dans le cas contraire, Morgana aurait certainement servi de casse-croûte au Kwi qu’elle observa renifler la flamboyance, observer les alentours, puis passer son chemin. Il semblait qu’elle ne soit pas la seule forme de vie assez audacieuse pour braver le déluge céleste. Ce qui les différenciait en revanche, était leur bien-portance : les côtes creusées du bipède témoignaient de son incapacité à se nourrir à sa faim. Probablement car l’alpha de sa meute l’en empêchait. Morgana, elle, devait s’élever au rang d’alpha si elle voulait survivre à Sœur Armelle. Si elle voulait témoigner de la silencieuse approbation maternelle.

L’aspirante quitta donc son perchoir de bois, éprouvant de nouveau une tourbeuse connexion avec Dathomir. Sa proie s’était figée, dans un lieu que la future Sœur reconnut presque immédiatement. Un lieu qui rendait ses intentions pour le moins évidentes : la Clairière du Sacre. L’endroit ou toute passation de pouvoir était réalisé au sein de la Forêt Brumeuse, à cause de la forte connexion Spirituelle de cet endroit précis. Du moins était-ce là l’interprétation d’une tendance de la foudre à s’acharner en ce lieu. Mais c’est ici que la tutrice attendait son élève, n’ayant définitivement pas que sa formation en tête. Morgana était consciente de ce fait, et ne fit dès lors pas attendre Sœur Armelle, dès qu’elle fut assez proche pour dominer les intempéries de sa voix. Une voix qui initierait une conversation en Langue des Esprits, plus communément appelée Noir Parler Sith.

L’aînée de ce binôme spirituel observa alors l’aspirante évaluée. Puisque ni la noirceur ambiante ni le mélange de ses traces avec celles de la faune n’avaient écarté Morgana du droit chemin, la première partie de l’épreuve était valide. Le plus dur restait cependant à faire, et la future Sœur observa sa supérieure adopter une posture de combat décontractée. Pouvoir suivre la trace d’une proie n’était, en effet, pas suffisant : encore fallait-il avoir connaissance de ses armes afin d’y répondre en conséquence, l’intelligence triomphant sur le basique instinct de survie.

Morgana prouva d’un simple geste qu’elle avait très bien compris ce qu’elle affrontait. Les Esprits lui permettaient de percevoir la Lame de Force façonnée par Sœur Armelle, ce à quoi elle avait répondu de l’exact même procédé. Ainsi, au milieu de cette clairière, les Esprits furent seuls témoins de deux femmes se livrant une lutte imperceptible à l’œil nu. Il ne s’agissait pas de voir si Morgana pouvait défaire son adversaire : elle comprit rapidement que cela lui serait impossible. L’aspirante devait simplement prouver sa capacité à prédire les coups qui lui seraient portés par une lame invisible, et y répondre du mieux qu’elle pouvait. L’exercice n’étant pas aisé sur un sol hydrique, l’adolescente se retrouva finalement à glisser pour s’étendre lamentablement dans la fange, ou elle sentait l’arme de sa tutrice la maintenir.

Haut dans le ciel, la lune nocturne laissait la place à sa consœur matinale. La Sœur observa cette passation de règne céleste, puis de nouveau la fille de sa Matriarche. Sœur Armelle ne se priva ni d’exprimer son dégoût, ni de cracher sur la forme de vie étendue face à elle. Les Esprits avaient été formels : l’aspirante avait pu tenir tête à la confirmée une nuit entière. Dans un clan ou leur volonté régissait toute forme de vie, ne pas prendre ce genre de signes en compte ne susciterait que leur courroux. Ainsi que celui d’une Matriarche indûment privée d’héritière, bien entendu.

Morgana, elle, souriait dans sa défaite. Car, en était-ce réellement une ? Bien sûr, sa disgrâce physique ne collait pas à quelconque statut triomphant. Mais elle venait de terminer la dernière étape de sa formation. Subtiliser un cristal au nez et à la barbe du dragon occupant le gisement, elle avait réussi à le faire, non sans manquer de lui servir de repas lorsqu’elle s’était émerveillée de son éclat après l’avoir décroché. Le voyage jusqu’à cette grotte, elle l’avait accompli. Deux fois, même, puisqu’un aller s’accompagne forcément d’un retour.

Le lieu étant situé en territoire régi par un clan allié, elle n’avait pas eu à craindre d’être attaquée par une autre Sœur. Mais les quelques-unes croisées lors de son périple n’avaient naturellement eu aucune intention de l’aider. Alors pendant le mois que demande son voyage initiatique, Morgana se retrouva livrée à elle-même en ce qui concernait sa survie. En effet, les autres aspirantes avaient pour ordre de ne pas s’entraider à cette fin. Un ordre absurde au vu de leur chute démographique récente, mais qui émanait directement de la Matriarche attachée aux protocoles. Une Matriarche dont l’enfant ne fut d’ailleurs pas inquiétée outre mesure par ses rivales, puisqu’une partie ne vit d’ailleurs même jamais les cristaux tant convoités.

Une autre partie échoua à la discrétion nécessaire pour échapper au Maître des lieux. Où a la patience que demandait le temps de voir sa fureur se dissiper. Toutefois, chacune des aspirantes à même de s’emparer d’un des cristaux regagna la tribu. C’est donc en compagnie d’une sizaine des siennes que Morgana mérita finalement le titre de Sœur. Sa comparse Armelle devait dès lors user de sa sagesse afin de guider l’ancienne aspirante dans la confection de son arme rituelle, plus à même qu’elle était de se focaliser sur les informations intéressantes dans l’immense flux spirituel.


Livre II – Funeste présage


Un manche de chêne noir comme la gaine venant le prolonger. Un bois magnifié par les écailles d’une dépouille ophidienne, d’un bleu semblable à la plus limpide des eaux. Ce fut le premier symbole témoignant du nouveau statut de Sœur de Morgana. Une fois la tempête envolée, sœur Armelle fut bien obligée de la guider dans la confection de ce premier fouet-laser. Sous peine de voir s’ébruiter la volonté perçue par l’aspirante d’alors d’usurper sa mère. Le lieu de ce rituel de passation devint un secret de polichinelle que la fille de Matriarche pouvait ébruiter à tout moment afin de trahir celle avec qui elle entretenait alors une sorte de culpabilité commune. Cet atout, elle le garderait cependant dans sa manche jusqu’au moment opportun.

En effet, si l’auburn comptait bien profiter des nouveaux privilèges inhérents à son statut, son apprentissage lui n’était pas encore achevé. Elle se trouvait alors à un endroit précis de la route du Savoir. Cet emplacement ou les bases solides tendent à rendre l’individu orgueilleux. Un orgueil que les véritables sages peuvent éclipser d’un claquement de doigts, simplement en écartant la folle de l’arbre qui lui cache la forêt. Sa mère ne la laisserait pas se voiler ainsi la face, comme de trop nombreux Siths. Quitte à la noyer, elle la plongerait elle-même dans l’immense variété des Arts Spirituels.

Le statut de Sœur de Morgana signifiait effectivement bien plus qu’une ouverture aux Esprits. Quand bien même ce soit le cas de leur clan, la Galaxie elle ne tourne pas qu’autour de Dathomir. Leurs arcanes secrètes ne peuvent se targuer d’incarner tout le potentiel des Arts Noirs. Alchimistes, Modeleurs, Sorciers, les Siths revêtaient moult surnoms relatifs à leur spécialité dans cette vaste discipline. Les Sœurs de la Nuit, elles, gardaient jalousement les secrets de la Discipline des Esprits. Mais Soizic était de ces individus assoiffés de Pouvoir qui ne pouvaient se contenter que d’une seule fleur du bouquet. La pomme n’étant pas tombée si loin de l’arbre, Morgana éprouvera donc tout naturellement une curiosité similaire.

La faune de sa planète natale deviendrait la cible privilégiée de la spirituelle, désireuse de conjuguer les Mots de Pouvoir qu’elle découvrait à ce qui deviendrait sa vision de la perfection Vivante. L’un des échos du Dieu Unique, capturé près de la Montagne Chantante, sera la première expérience de Morgana avec cette discipline issue de l’alchimie. Munie d’une esthétique à l’image de ce qu’inspire Dathomir, la Sœur expérimentera plusieurs mutations contre-natures dont certaines demeureront présentes sur le modèle final. La cage thoracique apparente, notamment.

Ce modèle final ne sera toutefois pas un pur-sang, contrairement à sa créatrice. Un Tuk’ata sera sorti de sa captivité pour être offert à l’altératrice en herbe, qui mélangera son ADN avec celui de son propre bébé. Le limier provenait directement de l’élevage maternel, rendu possible grâce à un présent du père dont l’enfant ignorait tout. Un premier rappel à l’autochtone que leur descendance était essentiellement assurée par les adeptes du Côté Obscur.

Une caste faisant partie de celles que la jeune femme découvrirait en dehors de sa planète natale, lors des missions assignées par sa mère. L’appel de Guerriers Siths désireux d’offrir à leur Seigneur un présent animal digne de sa force. Une présence médiatrice imposée auprès de Mandaloriens ayant des griefs contre certaines de leurs désertrices. Ou encore, bien que plus rarement, l’appel de matriarches Hapiennes tourmentées par des maux que Dathomir peut soigner. Ce n’est là qu’un échantillon des opportunités dont bénéficiera l’auburn de côtoyer le monde extérieur afin de s’enrichir spirituellement. Elle retiendrait cependant surtout l’attrait de certains adeptes du Côté Obscur envers l’espèce souveraine de son amas, et le dégoût souvent éprouvé en retour. Cette société retint fortement son intérêt de par les relations entre les deux sexes, visiblement soumises dans ces deux cultures par une règle similaire.

Elle-même ne dérogerait pas à cette règle. Une nouvelle fois, sa position de fille de Matriarche la verrait courtisée plus aisément que ses pairs, par un Guerrier en particulier. L’un de ces jeunes guerriers considérant la discipline spirituelle comme une part de la Magie Sith qui lui était purement inaccessible. De là à dire qu’il s’agissait là de son principal intérêt envers la Sœur, il n’y avait qu’un pas jusqu’à la vérité. La Dathomirienne, elle, voyait dans sa relation avec ce mâle une nouvelle corde qui se greffait à son arc.

Le temps fit son office. Son rapprochement avec le sensitif de Serenno lui permit d’approfondir ses connaissances du monde extérieur. La spirituelle n’avait jusqu’alors jamais posé les yeux sur un homme, sinon qu’en le voyant passer en compagnie d’une autre Sœur. Et puisque celui-ci deviendrait progressivement le sien, elle le mettrait à profit. Bien sûr, le fruit biologique de leur relation devrait attendre. Mais les deux individus avaient beaucoup à s’apprendre sur leurs mondes respectifs dont chacun ignorait tout de celui de son partenaire. Morgana serait l’une des rares Dathomiriennes à considérer qu’un esclave est sa propriété avant d’être celle du clan. Une considération à l’origine d’une certaine complicité qui serait bien utile au binôme dans les épreuves à venir.

Une des premières de ces épreuves coûterait d’ailleurs son premier fouet-laser à la spirituelle. Le Rancor qu’elle espérait capturer vivant ne l’entendait, lui, pas de cette oreille. Et l’arme qui devait lui sectionner un bras, lui coupa finalement la langue. La créature enragée fit preuve d’assez de force pour saisir la gaine en faisant fi des blessures intrinsèques à cet acte. Et lorsque la Sœur relâcha la poignée pour éviter d’être saisie elle aussi, elle vit l’arme rituelle disparaître dans une immense gueule.

Qu’est-il donc advenu du Rancor privé de son organe du goût ? Le tumulte a fini par attirer plusieurs comparses de l’auburn, avec lesquelles elle se sera associée afin d’emprisonner la créature dans une Toile. Le sort de la créature vaudrait à Morgana un sobriquet lui collant toujours à la peau aujourd’hui : elle trancha un autre de ses membres et repeignit sa cape d’un mélange de leurs sangs et de peinture, conformément à cette légende ou l’esprit d’une Soeur rendue immortelle par sa dévotion envers le Dieu Unique résista toute la nuit aux attaques d’un Rancor, avant de se relever entièrement guérie à l’aube pour pourchasser éternellement le carnivore, le découpant morceau par morceau au gré de sa fuite. Le devenir du Rancor présent ne serait pas beaucoup plus enviable, puisqu’il serait le premier fruit pourri d’un panier devant lui donner la pomme d’or : un Terentatek

Le Serennien, lui, avait tenté de lutter de front face au carnassier. Une erreur qui lui valut de grandes blessures, dont la Dathomirienne parvint à le soigner avec l’aide de ses connaissances rudimentaires de guérisseuse. L’homme voyait ainsi sa survie comme une dette envers la spirituelle qui ne manquerait pas de conserver cette subordination mentale dans un coin de son propre esprit : cela lui servirait forcément dans le futur.

C’est que l’héritière devait aussi penser à sa succession, en dépit du lointain crépuscule maternel. Soizic, en effet, avait fait connaître sa volonté de voir sa fille lui succéder si elle devait ne pas revenir de sa prochaine excursion. Morgana aurait prochainement soufflé sa vingtième bougie, si cette coutume fut de mise sur Dathomir. Et c’est l’une des querelles interclaniques auxquelles sa fille participait de temps à autre qui exigeait cette fois que la Matriarche se déplace personnellement. Seule, puisque les siennes se remettaient tout juste de l’escarmouche face aux Eaux de Jouvence. Soizic était confiante, les Esprits lui ayant fait entrevoir son retour victorieux.

La raison de son voyage était une nouvelle violation de leur sanctuaire par les aspirantes de leur principal clan rival, ayant conduit à la perte de deux des leurs. Libérée du poids de sa grossesse, la Matriarche entendait bien faire respecter le nom de sa tribu en rappelant pourquoi la Forêt Brumeuse n’était encore tombée entre les griffes d’aucunes des sororités alentours. C’est qu’elles avaient encore besoin des ressources et du cheptel présents en cette terre, bien plus que leurs voisines.


       

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Morgana
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Sam 23 Déc - 20:18
Livre III – Esprit de Vengeance


Les Esprits pouvaient-ils se tromper ? Était-ce là l’inespérée découverte du talon d’achille de la Matriarche ? Toujours est-il que l’existence de Prophètes du Côté Obscur gagna du crédit aux yeux de Morgana lorsque la nouvelle lui parvint. Soizic ne réapparut jamais devant les siennes. Les comparses de la sororité ignoraient ce qu’il était advenu de leur cheffe, mais les mois suivants leur permirent de se rassurer quant à l’utilité de sa mort. Il semblait en effet que leurs rivales se fussent volatilisées du jour au lendemain. Et pour cause, Soizic avait emporté un grand nombre de ses opposantes avec elle, sa Némésis compris. Ainsi, ce clan décapité s’était livré à une guerre de succession n’ayant pas permis de définir une héritière, lorsque l’ingérence d’autres clans se manifesta. Sœurs comme aspirantes avaient été emportées dans d’autres sororités ou leur avenir se résumait en trois mots : acceptation ou péril.

De cette purge, naquit néanmoins une opportunité : l’abandon complet d’un territoire qui ne demandait qu’à être redistribué. Un sanctuaire n’étant pas des moindres, puisque l’on racontait effectivement que les terres des Eaux de Jouvence permettaient d’accroître la longévité de leurs consommatrices. Hélas, aucune Sœur n’avait encore vécu assez longtemps pour confirmer cette rumeur, ni même l’infirmer. Toutefois, outre ce folklore, Morgana voyait surtout l’occasion d’agrandir ses terres se profiler. Ses terres, oui, car elle s’imaginait déjà nouvelle Matriarche. Néanmoins, ce statut demeurait officieux. Le jugement des Esprits devait encore être administré.

Les plus âgées des guérisseuses feraient office d’organisatrices. Elles, qui avaient vu la mère de Morgana succéder à la précédente Matriarche, ayant même vu cette dernière grandir, surent imposer leur jugement comme impartial au sein de la tribu. Les huit prétendantes auraient ainsi le loisir d’honorer le nom de la défunte dont elles cherchaient à poursuivre l’œuvre. Et même par-delà la mort, Soizic choisirait celle qui lui succéderait, le cru d’épreuves étant de son propre fait. La Sœur partageant son sang n’aurait bien évidemment aucune facilité face à la volonté des Esprits, en dépit des quelques avantages dont elle bénéficie sur le plan terrestre.

Huit prétendantes donc, pour lesquelles leur forêt natale n’avait plus aucun secret. Toutes furent guidées par binôme à l’un des points occupés par chacune des lunes planétaires lors de leur zénith. La consigne était claire : pour cette première épreuve, les aspirantes Matriarches devraient se constituer un harem à la hauteur de leur réputation. La défunte était partie sans emporter le sien, aussi serait-il remis en jeu aux côtés des prises récentes du clan à cet effet.

Parmi la sororité de Morgana, le rapport aux Esprits primait, ce pourquoi le Noir Parler était considéré comme sacré. Mais elles demeuraient des mortelles imparfaites, celle au sommet bénéficiant d’avantages interdits aux simples Sœurs. Comme le droit d’enfanter des hommes les plus réceptifs au « Côté Obscur ». Ou simplement les meilleurs survivalistes. La beauté n’était pas réellement un facteur déterminant sur Dathomir. Ainsi, une Matriarche devait en premier lieu prouver sa capacité à être à l’origine de la meilleure descendance possible. Critère ironique s’il en était dans une telle société, selon l’interprétation donnée.

Pour cette première partie du périple, Morgana se trouverait aux côtés d’Azenor, une Sœur ayant embrassé complètement la voie de la Mort, créant de fait un binôme antipodique. La fille de Soizic, sans s’être enfermée dans un domaine comme sa comparse, montrait en effet un intérêt tout particulier à soumettre la faune de Dathomir à ses caprices. Toutes deux pouvaient néanmoins opposer un armement supposément immortel à leurs adversaires, s’assurant ainsi de pouvoir rassembler l’entièreté des mâles de feu Matriarche Soizic. Et même un petit bonus, toujours sur le plan théorique.

Les reproducteurs, eux, vadrouillaient dans une partie du territoire qui serait quadrillé par les binômes. Ils avaient interdiction de tuer, mais ne comptaient pas pour autant vendre leur peau au rabais. Tous n’étaient pas rompus aux Pouvoirs Obscurs, mais leur maîtrise de l’arc égalait celle des Sœurs qu’ils affrontaient. Et s’ils ne connaissaient pas l’environnement comme les natives, leur débrouillardise compensait cette lacune. Aussi jouer la montre ne servirait à rien ici, sinon à rentrer bonnes dernières, bredouilles et sous la huée. Heureusement, les chasseresses savaient combien de proies il leur incombait de capturer. Malheureusement pour Morgana et Azenor, elles tombèrent sur l’une des plus coriaces dès leur pistage entamé.

Cet humain, avec son sabre-laser rouge, n’avait même pas cherché à se cacher des deux femmes au détour d’un rocher. En vérité, il aurait eu du mal à le faire, son arme dégoulinant encore du sang du Moog qu’il venait d’abattre pour se nourrir. Mais il avait sciemment accueilli les natives, les bras écartés comme pour les inviter à s’emparer de lui. Bien évidemment, cet appât grossier n’eut aucun résultat, deux manieuses de fouet n’ayant aucune chance de victoire face à un sabreur sans une certaine distance de sécurité. Elles devaient le mériter, pas le voler. Ce genre de bassesses avait cours entre les clans, mais pas en leur sein. Du moins, pas dans celui-ci.

L’affrontement fut malgré tout une formalité, à l’avantage de deux contre un. Morgana désarma l’humain d’un claquement habile de son arme, sa comparse n’ayant qu’à le blesser de sa dague enduite de somnifère pour terminer le travail. Le binôme avait en effet décidé de se sédentariser dans une clairière voisine afin que leur groupe ne se trahisse pas par son nombre. Si le rapt n’était pas toléré entre elles, les deux chasseresses s’alterneraient bien sûr ce rôle avec celui de vigie, afin de protéger les prises des griffes cupides de leurs opposantes temporaires. Azenor fut la première à endosser le rôle de trappeuse, mais demeura bredouille jusqu’à sa troisième sortie ou elle enrichit leur butin de trois hommes. Morgana, elle, crût un instant que les Esprits lui souriraient durablement. Elle récupéra une autre des proies les plus coriaces et la ramena à leur camp de fortune. Hélas, ses sorties suivantes furent tout aussi infructueuses que celle initiée par sa comparse. Mais leur principale crainte venait ironiquement du fait de n’avoir encore croisé aucune autre Sœur.

Un fait qui serait dissipé, comme souvent sur Dathomir, au beau milieu de la nuit, lorsque les lunes laissaient la planète dans l’obscurité propice aux prédateurs. Les deux Sœurs, adossées l’une à l’autre dans un sommeil léger, furent réveillées de concert par un craquement sourd : une branche venait de céder, quelque part aux alentours. Leur premier regard fut pour leur gibier : il était heureusement intact. Les deux autochtones n’étaient pas idiotes, une telle erreur de la part de leurs rivales ne pouvait être que volontaire, pour les éloigner du feu leur permettant de voir un minimum. Qu’elles disparaissent dans l’ombre ou elles se tapissent si elles ne souhaitaient pas être braves. Le combat, lui, se livrerait au crépitement du bois. Et sous le regard des Esprits, bien entendu.

Versée dans ces derniers, Azenor pressentit un sifflement dans l’air, une flèche manquant de peu de la rendre borgne. Un comportement qui trahissait déjà l’archère responsable de ce tir. La mauvaise nouvelle ? Il s’agissait de la plus adroite d’entre toutes. Ce craquement de branche fut probablement destiné à lui conférer un meilleur angle de tir sur ses cibles… mais elle venait de prouver pouvoir s’en passer. Morgana pestait intérieurement de ne pas avoir une de ses créatures nyctalopes pour les aider dans cette configuration. La Soeur archère étant une Fay, rester immobiles ne les aideraient pas. Malgré tout, l’incertitude d’une autre rivale tapie quelque part les empêchait de trop s’éloigner de l’enjeu de cette confrontation.

Mais la pluie de flèches finirait bien par les tuer si rien n’était fait. Ironiquement, ce fut l’un des mâles qui permit à ce statu quo d’évoluer : un Zygerrien nyctalope repéra l’archère pas si furtive, Sœur Azenor ne tardant pas à lui fondre dessus armée de sa dague et de la même fougue lui ayant permis de neutraliser un sensitif auparavant. La Fay, de constitution moindre, sombra rapidement dans un sommeil dont elle ne se réveillerait pas. Et malgré les longues minutes durant lesquelles Morgana et Azenor restèrent sur leurs gardes, la deuxième Sœur ne se montra jamais. La décocheuse était venue les confronter seule, ce serait sa dernière erreur.

Au lever du jour, le binôme était parvenu à conserver son troupeau intact. Ignorantes des positions de leurs rivales, elles supposaient être, au pire, encore sept. Au mieux, encore trois, puisque la comparse de la Fay demeurait introuvable. Ainsi que leurs reproducteurs, si elles en avaient trouvé. Pendant cette journée, leurs pas les guideraient donc vers les dépouilles de deux de leurs Soeurs, probablement celles ayant rassemblé le plus de proies au vu de la quantité de traces présentes aux alentours. Ce macabre spectacle fut l’occasion pour l’humaine et sa consœur de pactiser : quand bien même l’épreuve n’accepte qu’une gagnante, elles devraient bel et bien s’entraider jusqu’à ce que ce choix ne leur soit exclusif. Néanmoins, cette précaution se révélerait à terme superflue.

Les heures défilaient, et les chasseresses demeuraient désespérément bredouilles. De rares hommes, les plus discrets, tombèrent dans leur filet, mais le gros de la meute comme leurs rivales demeuraient introuvables. Ce jusqu’à ce que les Esprits ne daignent leur accorder un signe : d’abord négligeables, des sons de lutte finirent par attirer l’attention du binôme qui fit de son mieux pour se rapprocher discrètement, tapi dans les buissons. L’intensité de l’affrontement joua heureusement en leur faveur, tant et si bien qu’ils purent compter les hommes attroupés dans un coin, tous captifs du trio qui se livrait bataille ici.

Sœur Armelle était aux prises avec le dernier binôme qui semblait progressivement perdre du terrain. La tutrice de Morgana avait toujours été une bonne bretteuse, ce qui lui permettait ici de les dominer sans grande peine. Lorsqu’Azenor s’extirpa des buissons sans crier gare, la fille de Soizic n’eut d’autre choix que de lui emboîter le pas, fonçant malgré elle dans ce guet-apens qui écarta définitivement l’une des adversaires d’Armelle. La dernière, elle, fût assez déstabilisée pour que la bretteuse en tire un profit définitif. Voilà que la magicienne se trouvait face au plus grand duel de lames que sa génération aurait pu lui offrir. Si ces deux lames ne s’étaient pas retournées contre elle de concert.

La lignée de Soizic aurait pu s’éteindre ce jour-là. Elle aurait même dû le faire, un regard désapprobateur rivé sur Sœur Azenor. Mais cette dernière fût la première à expérimenter du courroux de l’auburn, qui incanta un sort de Violence Physique en sa direction avant de venir la défier d’une faucille fabriquée grâce à sa propre magie. Sur le terrain adverse, mais avec ses propres règles. La polyvalence de cette création d’alchimie lui permit de danser avec sa rivale, de sorte à l’utiliser pour tenir Armelle à distance jusqu’à ce que Sœur Azenor ne finisse égorgée comme une chienne, d’un coup de faucille à l’adresse insoupçonnée. Une mort digne de celle méritée, commenta la fille de l’ancienne Matriarche en Noir Parler.

Son attention quitta un instant sa dernière opposante pour observer son environnement. À nouveau commenta-t-elle sur l’ironie de cette revanche accordée par les Esprits, dans l’exact même lieu ou elle avait dégusté la fange sept ans auparavant. L’ancienne aspirante était toutefois bien plus confiante cette fois, en témoigna l’éclat mordoré, bien plus vif, de son regard d’alors. Et une nouvelle danse macabre s’initia. Les armes-laser des concurrentes ne firent pas long feu, chacune visant à détruire l'autre, laissant le soin aux Incantations de les départager. Plusieurs fois, les corps d’Azenor et des deux autres se relevèrent. Tantôt au profit de Morgana, tantôt au profit d’Armelle. L’assemblée de mâles, maintenant au complet, attendait de voir laquelle de ces deux femmes à la fougue terrifiante les mériterait. Les plaies de faucille de la dernière commençaient à l’affaiblir sérieusement par la perte de sang. Mais l’auburn n’était pas en bien meilleure forme : son énergie étant grassement drainée par le Soin dont elle pouvait faire usage afin de compenser, cela ne durerait pas.

Elle jeta donc d’elle-même sa faucille à terre, optant pour sa lame invisible afin de terminer ce combat. La lueur maligne émanant de ses pupilles ne trompait pas : elle souhaitait par ce geste prendre une revanche plus symbolique encore, terrassant celle l’ayant mise au sol par le passé de la même façon qu’elle fut humiliée. La lutte se poursuivit, l’orgueil de Sœur Armelle ayant mordu de plein fouet à cet appât. Le silence s’installa alors dans cette rixe spirituelle, tandis que les lunes marquaient une passation de règne imminente. Et lorsque finalement l’une des Sœurs s’effondra, Morgana en profita pour asséner le coup fatal à sa rivale, celle qui avait autrefois tenté d’usurper symboliquement sa place d’héritière. La nouvelle matriarche jeta un bref regard en direction de la lune, la même qui l’avait vue naître, avant de céder à son tour sous le poids des blessures et de la fatigue.


Livre IV – Prestige Sauvage


Sa conscience dérivait dans les méandres du monde des Esprits. Jusqu’à ce qu'un sursaut psychique la ramène à elle. Et le temps que l’exercice de ses sens ne lui permette à nouveau de cerner son propre corps, Morgana se redressa subitement. Encore gênée par la lumière naturelle puisqu’elle sortait d’un rêve obscur, il lui fallut un moment pour reconnaître ses alentours. Un environnement familier, et une figure tout aussi familière qui se manifesta en réponse à l’agitation de la jeune femme. Evam, le Serennien ayant une place un peu plus développée dans les pensées de la Dathomirienne que les autres reproducteurs pour lesquels elle avait livré ce duel, entre autres.

Le sensitif de Serenno fut la première personne à ramener l’esprit de la Sœur au présent. Ou plutôt, l’esprit de la Matriarche qu’elle était devenue. Les guérisseuses n’avaient pas caché leur déception de voir une seule des candidates rentrer en vie plutôt que l’un des binômes victorieux et les trois autres défaits. Sept guerrières tout à fait capables avaient perdu la vie dans l’élection de leur nouvelle figure dirigeante, ce qui ne faciliterait pas l’essor des Sœurs de la Forêt Brumeuse dans le territoire laissé vacant par leurs anciennes némésis. Cependant, la volonté des Esprits était inaltérable, Morgana ne comptait donc pas laisser à ce dossier brûlant le temps de refroidir.

En effet, d’autres sororités avaient déjà revendiqué par diverses motivations leur annexion exclusive des Eaux de Jouvence. Un conflit d’intérêt qui ne tarda pas à basculer des injonctions à la confrontation pure et simple. Ce serait au clan qui affirmerait sa présence sur la terre vacante avec le plus de fermeté que reviendrait l’honneur de le posséder. Consciente de la nullité de ses chances de victoire sur ce terrain, Morgana hésita longuement à s’en retirer. La mort de Sœur Armelle avait écarté l’une des entraves principales à son règne, mais il en restait d’autres, ironiquement plus influentes qu’une jeune matriarche prédestinée, bien que pas plus respectées. La nouvelle cheffe de la sororité craignait que cette couardise ne mène son titre à être contesté et donc, son clan de nouveau affaibli par voie de conséquence.

Heureusement, les volontés suscitées par sa nomination de Matriarche seront tuées dans l’œuf. La Reine Sauvage en personne eut vent de ce sanctuaire laissé à l’abandon et fit en sorte de réunir toutes les Matriarches concernées, ainsi que les Sœurs liées à ce sol par le droit du sang. Celles qui furent arrachées à leur tribu une fois celle-ci neutralisée. Chacune s’attendait à pouvoir plaider la justesse de sa cause auprès de leur régente suprême. Morgana se mit en tête que le rôle de sa mère dans la chute du clan local pourrait lui conférer une certaine légitimité quant à la revendication du territoire. Mais ce qui se passa fut tout autre.

La Sœur de la Nuit la plus puissante d’entre toutes clama haut et fort que puisqu’aucune d’entre elles ne parvenait à se diviser équitablement l’objet de leur querelle, ce serait elle et personne d’autre qui s’en constituerait la nouvelle administratrice. Une Matriarche eut l’audace de contester cette décision. Son clan fut congédié avec l’insigne honneur d’élire une nouvelle représentante auprès de la Reine de Dathomir. La précédente avait en effet servi de pitance à son propre Terentatek, avant que la Grande Matriarche ne récupère également tout ce qu’elle possédait de son vivant. Après cela, un silence approbateur vit l’assemblée se dissiper. La parole de la Reine Sauvage fut respectée, l’une de ses filles devenant la nouvelle Matriarche du clan l’ayant confrontée et donc la nouvelle voisine de Morgana et de ses Sœurs.

Être dans le voisinage du sang de votre supérieure n’a pas que des avantages. Premièrement, en cas de conflit, vous êtes certaine d’être systématiquement ramenée à votre limite hiérarchique par peur de voir l’échelon supérieur se manifester. Une peur particulièrement exacerbée par la démonstration spirituelle du dit échelon. L’auburn décida donc de jouer profil bas, son bagout face à la Grande Matriarche n’étant pas passé inaperçu, ainsi que ses vues sur le territoire des Eaux de Jouvence. La progéniture de la Reine Sauvage semblait heureusement n’y accorder aucune importance, les deux clans ne se croisant que très rarement pendant les premiers mois. Bien trop rarement pour se menacer mutuellement.

Cette problématique élucidée par l’instance supérieure permis à la nouvelle Matriarche de se focaliser sur ses affaires internes. Peu à peu, elle entra en contact avec certaines des cheffes de sororités voisines, à l’exception de celle des Eaux de Jouvence. D’autres la contactèrent à leur tour directement. Des échanges toujours réalisés avec une prudence nécessaire à les masquer. Le but de ces manœuvres était clair : bâtir un semblant de solidarité visant à empêcher la Grande Matriarche de s’emparer de leurs terres par le biais de sa fille. La Reine avait, comme chacun de ses sujets, montré un grand intérêt pour les légendes contées sur ce lieu.

Mais les territoires voisins n’étaient pas exempts d’un folklore pouvant apporter du profit. Le Clan de la Forêt Brumeuse, par exemple, était réputé pour vivre sur une terre particulièrement hostile, de par sa faune plus conséquente qu’aux alentours. Une rumeur née du fait que les premières générations entretenaient un brouillard illusoire dont les intruses se risquant à le braver ne revenaient jamais. Jamais indemnes. Les nouvelles générations s’étaient efforcées de perpétrer le bien-fondé de ce mythe, puisque cela signifiait que la viande y était plus abondante… mais aussi plus risquée à obtenir.

La coutume était pourtant tombée en désuétude au fil des successions matriarcales. Jusqu’à ne pas être renouvelée par la prédécesseure de Soizic. Ainsi, la Matriarche actuelle n’avait plus de légende à sa disposition pour camoufler la fructuosité d’une chasse sur ses terres. Cette contrariété allait de toute manière avec la volonté de Morgana de trancher radicalement avec l’œuvre des précédentes cheffes de ses consœurs. L’une de ses voisines, néanmoins, avait beaucoup plus à perdre. Son territoire fut celui sur lequel Morgana récupéra son premier cristal, l’un des quelques fiefs sur lequel trouver des cristaux était garanti. Parmi les Dathomiriennes, même une chose aussi basique que l’accès à un fouet-laser pouvait se monnayer. L’avantage liant les sororités de la Forêt Brumeuse et des Cavernes Salines était toutefois orienté vers un aspect étranger à l’économie.

Ce partenariat se résume avant tout à la sécurité. Les Sœurs des Cavernes étaient de celles n’ayant que trop payé le prix du sang par le passé, se repliant sur elles-mêmes dans leur monde natal après que des mécènes externes à Dathomir ne se soient joués d’elles au profit d’une autre sororité. Tout l’inverse de l’avenir que voulait offrir Morgana à ses consœurs, donc. Ainsi ces deux clans n’en formaient plus qu’un seul lorsque les conditions l’exigeaient, de part et d’autre. Un clan fournissait l’intégralité des cristaux demandés selon les modalités du demandeur. L’autre s’engageait à préserver l’intégrité de son fournisseur au moindre signe de menace encourue. Cet accord constituait de plus un vivier d’âmes moins inépuisable que les deux sororités prises séparément.

Lasse de voir ses pairs s'entre-déchirer, la spirituelle s’était surprise à songer au concept d’union, idyllique dans bien des esprits et impossible à concrétiser dans un monde réel empreint de toutes les subtilités inhérentes au nombre d’individus le composant. Particulièrement dans une part de la Galaxie empreinte du Côté Obscur. C’est pourtant à ce moment-là que Morgana mit le doigt sur une approche qui lui permettrait certainement de rassembler toutes ses consœurs en un seul et même but. N’oublions pas qu’elles ont toutes bien moins de différences que de points communs. Le fait de ne pas voir ces points communs ne signifiait pas qu’ils n’existaient pas. Les Esprits, eux, ne faisaient pas si grand bruit envers la diversité des âmes les rejoignant.

Alors cette première alliance s’étendit peu à peu à d’autres clans soucieux de leur identité. L’exercice demeurait périlleux, les rivalités étant grandes et les passifs pour le moins belliqueux. La menace d’anéantissement faisait parfois plier les récalcitrantes. Mais le moyen le plus efficace de les faire adhérer était bien de leur faire comprendre leur intérêt à oublier le passé pour observer l’avenir. Une application qui se limitait bien sûr à leurs histoires communes et non aux traditions qu’elles perpétraient. Morgana n’entendait pas réformer Dathomir en profondeur : il s’agissait là d’un projet impossible à mener en une seule vie. Ni même en plusieurs vies, d’après elle. Tout ce qu’elle chercha à instaurer pour les Matriarches concernées était l’assurance d’une autodestruction commune si la plus Grande d’entre elles en venait à les attaquer par leur frontière indirecte.

Dans le même temps, le regard de l’auburn se tournait aussi vers ses potentiels alliés extérieurs. La renommée de son clan en dehors de Dathomir dépendait directement de la quantité et de la qualité de missions accomplies par celles se revendiquant de la Forêt Brumeuse. Aussi la plus élevée de ces Sœurs n’hésitait que rarement à accepter les contrats présentés comme au-dessus de son potentiel : d’une part, cela rabattait le caquet de ces interlocuteurs masculins qui osaient la sous-estimer. D’autre part, l’exercice de ses limites était une excellente façon de pousser plus loin son expertise des Arts Noirs, la pratique éclipsant de loin la théorie dans la maîtrise de cette discipline. Les retombées de cette audace étaient ensuite saisies par les Sœurs qui ne brillaient, à leur échelle, pas moins que leur Matriarche.

Une importance extra-planétaire qui ne sera pas sans influence sur Dathomir. À son échelle, l’auburn fit en sorte que l’essor des relations tissées avec sa clientèle bénéficie à ses consœurs.
Des relations qu’elle cimenta, pour sa part, en offrant ses deux premiers enfants à d’influents Siths dès lors que leur sensitivité se manifesta. Fils de Matriarche ou non, un individu masculin n’avait pas d’avenir radieux sur Dathomir. Morgana, en tant que mère, préféra s’assurer des dettes auprès d’individus extérieurs à son monde, ayant déjà subordonné certaines de ses équivalentes à sa cause. Son objectif fut de se garantir le temps d’une croissance pérenne afin de pouvoir se montrer à la hauteur de ses ambitions.

Mais le Pouvoir ne sourit pas à ceux qui demeurent dans son attente. La chance sourit aux audacieux, dit-on. Alors Morgana avait pris soin de ravaler son intérêt pour les sources des Eaux de Jouvence. Pendant toute la période ou elle s’estima inférieure à la Matriarche les possédant. Mais jamais l’auburn n’avait cessé de diversifier ses incantations, dans l’unique but de voir ce jour arriver. Ce jour ou elle décida de commettre la même erreur ayant mené Soizic au royaume spirituel des années auparavant. La spirituelle brava seule le territoire des Eaux de Jouvence remaniées. Seule, en compagnie du fruit de ses expériences. L’intégralité de sa ménagerie actuelle, puisqu’elle avait juré revenir, sans même se fier aux Esprits. Ainsi, l’éventualité ou elle ne reviendrait pas verrait par la même toute trace physique de son existence s’effacer. Et sa rivale aurait tout le loisir d’effacer le souvenir culturel de son passé.

Mais s’il est une chose que les Esprits dévaluent plus que de ne pas les écouter, c’est de décider en leur lieu et place. En effet, la Grande Matriarche avait décidé seule de placer sa fille à la tête d’un clan, sans aucune forme rituelle légitimant cette décision. En bafouant les traditions du clan en question. Ainsi, si toutes les Sœurs faisaient profil bas, certaines désavouaient cette prise de pouvoir. La Matriarche de la Forêt Brumeuse avait su s’imposer comme une meilleure alternative que les autres prétendantes à l’époque, mais il semblait que sa consœur n’ait rien fait de tel. A quoi bon se justifier auprès d’une tribu qui nous a été offerte en cadeau, après tout ? Cette sororité là aura donc vu son glas retentir au nom de ses propres divisions, trop longtemps endormies jusqu’à leur réveil. Un réveil qui vit l’unité se scinder en deux et s’entre-déchirer. La Mort n’avait pas fini de s’abattre sur les Sœurs des Eaux de Jouvence, mais cette fois, elles ne tomberaient pas dans l’anonymat. Celles attachées à leur intégrité se verraient réattribuer leurs terres, en échange d’une allégeance au clan à l’origine de cette reconquête. Les mauvais éléments seraient purgés, ni plus, ni moins. La Matriarche est morte, vive la Matriarche. C’est ce qui fut scandé sporadiquement en ce lieu de légendes ce jour-ci. En effet, la Grande Matriarche venait de voir l’une de ses filles s’éteindre, au profit d’une certaine spirituelle auburn qui l’avait progressivement surpassée en tout point lors de leur duel.


Livre V – Obscure Postérité


Ce coup d’éclat braquerait les projecteurs sur Morgana, qu’elle le veuille ou non. Et la façon dont elle avait supprimé la Matriarche lui vaudrait sans doute autant d’intérêt que de colère de la part de la Grande Matriarche. Morgana n’avait pas ôté la vie d’une de ses congénères sur un coup de tête : elle s’imaginait prête à combler le fossé qui la séparait encore de sa régente. Tout comme elle s’estimait digne d’hériter des terres dont elle avait tué l’occupante. Néanmoins, la vie sur Dathomir étant ce qu’elle est, le temps que la nouvelle de cette mort se répande constituerait son ultime répit.

Evam la suivrait dans cette épreuve, de façon plus impliquée que lors des précédentes. Effectivement, de simples mots d’encouragements et la réitération d’une confiance absolue risquaient de ne pas suffire cette fois. En partant du principe que cela ait eu une influence les fois précédentes évidemment. Morgana laissait son esclave penser comme tel, afin de flatter son ego masculin. Un ego soumit à rude épreuve le reste du temps, le sensitif étant ramené à sa condition servile par sa maîtresse dès lors que des ailes commencent à lui pousser. Si cette servitude fut généreusement récompensée durant toute sa durée, c’est dès cet instant qu’elle allait réellement se montrer utile pour Morgana.

Bien sûr, il ne s’agissait pas pour les partenaires de défaire la Reine Sauvage ensemble. Une telle entorse à la tradition aurait été inacceptable pour une Matriarche, en plus d’être contre-productive pour son image auprès des autres meneuses de Sororité. Qui plus est, penser qu’un seul mâle puisse être déterminant au combat est assez contraire à la pensée des consœurs de Morgana. Une pensée qu’elle partage bien évidemment. L’utilité de son esclave serait plus anecdotique.

Le Serennien ne serait qu’un supplément de mise pour la Matriarche ayant le plus à perdre sur ce coup de poker. La plus Grande d’entre elles était d’une longévité suffisante pour connaître les traditions de tous ses clans subordonnés, dès lors qu’ils ont une signification pour elle. Autant dire qu’elle s’est empressée de se renseigner sur la sororité responsable de la réduction de sa progéniture. Elle fut donc renseignée sur la sensibilité spirituelle de cette parvenue, ainsi que sur sa capacité à s’imposer auprès d’autres tribus.

Loin de se sentir menacée, la Reine fut prise de curiosité quant aux intentions de cet élément jusque-là négligeable de son royaume. Ce n’était pas la première à souhaiter la détrôner, ni la dernière, aux yeux de la souveraine de Dathomir. Habitués à ces jeux de pouvoirs de par leur entourage Sith, les deux femmes savaient très bien que ces querelles nuisaient à la stabilité nécessaire sur Dathomir. Aussi cela devait être réglé avant que les clans ne se polarisent autour de la tenante du titre ou de celle aspirant à s’en emparer, selon leurs affinités avec l’une ou l’autre.

La vision de Morgana serait ici mise à l’épreuve. Ce qu’elle offrirait à Dathomir si jamais elle venait à triompher de la souveraine actuelle. La présence Sith sur sa planète natale fut toujours l’un des sujets sensibles de l’auburn. Il fut aussi ardu pour la Matriarche de diluer son vin que ne l’était l’apprentissage du Basique pour un Wookie. Si ce n’est que la première, elle, finit bel et bien par s’en montrer capable. Le statut des mâles s’était considérablement dégradé lors de son mandat, mais chacune de ses Sœurs demeurait libre de les considérer selon son bon vouloir. En ce qui la concernait-elle, toutefois… la vision Hapienne n’était pas si éloignée de la sienne. Même si Evam était l’une de ces exceptions confirmant la règle. Un privilégie suscitant des envies qu’il devait faire taire ou bien, s’il s’en montrait incapable, les laisser prendre le pas sur sa position, sur sa vie. Morgana ne voyait en la doctrine Sith que le moyen de s’assurer un partenaire à même de ne pas nuire à la qualité de sa descendance plus que de raison. Ni plus, ni moins.

Morgana avait donc bien plus à mettre dans la balance qu’Avem, pour voir son poids approcher celui de la Grande Matriarche. Ses discours ne serviraient à rien, mais ses Mots de Pouvoir eux, pouvaient faire la différence. Si la plupart d’entre eux seraient une ressource personnelle lors du combat, elle en avait aussi utilisé afin de se constituer de véritables alliés répondant à sa volonté comme à l’évangile.

Et la Matriarche espérait surtout que la dernière d’entre elles ferait la différence. Incarnation même de sa philosophie, son dragon alchimique était l’alliage de deux des plus redoutables créatures locales. Subjectivement, les deux lui ayant causé le plus de problèmes. Son dernier coup d’éclat, fruit d’une décennie d’expérimentations, n’en était encore qu’à ses balbutiements. Elle n’avait qu’un seul et unique adulte draconique à mettre à la tête de sa horde, mais elle eut l’audace de considérer que cela suffirait. Ses autres créatures, elles, étaient plus abouties par leur nombre.

Elle entendait bien jeter tout ce qu’elle avait dans cette ultime bataille. Pas ce dont elle avait bénéficié, mais bien ce qui constituait sa propre œuvre. Car l’éventualité d’une défaite demeurait ancrée dans son esprit comme une tache d’encre indélébile. Ne pas se montrer à la hauteur de son ambition nouvelle jetterait un déshonneur sur son nom, mais nuirait surtout à son clan qui devrait en assumer les conséquences à sa place. Telle était la philosophie de la Reine qu’elle comptait détrôner. En cas d’échec, que dirait-elle à sa mère, lorsqu’elle la retrouverait parmi les Esprits ? L’auburn préférait ne pas y penser.

Sa propre âme fut exempte de toute considération lorsqu’elle fut honorée de la présence de la Reine Sauvage. Celle-ci avait pris soin de tenir compte des revendications de Morgana. Tant qu’elle serait vivante, cette histoire ne les concernerait que toutes les deux, pas leurs clans respectifs. Surtout qu’il ne s’agissait pour la souveraine que de remettre au pas l’une de ses obligées devenue un peu trop turbulente. Ne pas mêler plus de ses sujets que nécessaire à cette purge lui demeurait profitable. Son ego n’avait de toute manière pas besoin de quiconque sur qui s’appuyer.

Une décennie plus tard, le lieu de leur affrontement en porte toujours les stigmates. Prédatrice ou non, la faune semble éviter cet endroit comme la peste, ou l’un de ces lieux empreints d’une telle énergie que s’y tenir suffit à provoquer l’inconfort. La végétation elle-même semble peiner à y reprendre ses droits, chose pour le moins ironique sur une planète comme Dathomir. Il ne fait aucun doute devant ce spectacle que les deux adversaires ont été suffisamment capables dans leurs Arts Spirituelles pour plier leur monde lui-même à leurs volontés. Certaines disent même que l’endroit est devenu un point d’intérêt pour les Esprits qui aiment à revivre de temps à autre ce jour ayant vu l’avenir des Sœurs de la Nuit se jouer sous leurs yeux. Simplement par plaisir, ou bien pour s’assurer que les actes de la teneuse du titre ne diffèrent pas de ce qu’elle a montré ce jour-là.

Lorsqu’ils tombent sur cet endroit, même les étrangers peuvent trouver étonnant le degré de ruine de l’environnement. Qu’il s’agisse des arbres déracinés et jetés comme des javelots de part et d’autre. Ou bien des squelettes débarrassés depuis longtemps de leur viande, les bactéries étant moins conscientes et donc plus téméraires que le règne animal plus évolué. L’énergie et les aptitudes déployées pendant cette lutte furent de celles rendant envieux même les plus puissants Seigneurs Siths incapables de reproduire ces procédés. L’aspirante elle, prouva le bien-fondé de sa confiance, abattant ses cartes l’une après l’autre tout en épuisant le jeu de sa rivale et Reine. Son propre jeu aura été clairement amoindri, le prix évident d’un accès à toute la sérénité nécessaire pour le reconstituer, et même l’améliorer par la suite.

Car c’est bien autour du cou de Morgana que repose le talisman de résurrection de sa prédécesseure. Nul témoin ne peut prétendre savoir combien de temps dura cette lutte de pouvoir, mais la Matriarche du clan de la Forêt Brumeuse en ressortit grande vainqueur, étendant indirectement son règne à toutes les autres sororités de Dathomir. Ainsi qu’à tous les mâles possédés par ces dernières, sur lesquels elle ne cachait pas un droit de vie et de mort dépendant uniquement de ses humeurs. C’est que l’annonce de la défaite de la Reine Sauvage provoqua un certain émoi : la nouvelle souveraine rencontra bon nombre de Matriarches dont elle ignorait l’existence jusqu’alors. Sa propre réputation l’ayant néanmoins précédée, elle réalisa être beaucoup plus connue qu’elle ne le supposait. La subordination de plusieurs clans avait répandu son nom malgré elle. Certaines Matriarches s’avouèrent curieuses de voir le jour où cette audacieuse consœur oserait se dresser contre leur souveraine à toutes, peu dupes de ses réelles intentions. Mais si certaines la félicitèrent de sa victoire, d’autres éprouvèrent des regrets quant à la jeunesse de la nouvelle occupante du trône local.

Le premier acte de Morgana fut alors de s’assurer de se faire connaître de toutes les cheffes locales comme leur supérieure, afin de tuer dans l’œuf toute contestation immédiate. Bien sûr, l’une d’elles était libre de contester son règne, comme l’auburn l’avait fait avec sa prédécesseure, mais elle devait encore laisser son empreinte sur sa planète avant de considérer ces contestations comme légitimes. Il s’agissait là d’un cycle naturel entretenu par les Esprits afin que chaque génération ne rende la planète plus prospère que la précédente. La Soeur issue de la Forêt Brumeuse comptait bien apporter sa pierre à l’édifice : une pierre taillée plus richement que toutes les autres auparavant.

Ambition Sith par excellence, la nouvelle Reine comptait justement minorer l’importance de ce culte qu’elle considère comme erroné. Cependant, dans cette Galaxie, le nombre signifiait bien plus que la justesse de la pensée, aussi demeurait-elle consciente de son impossibilité de voir quelconque changement planétaire se répercuter en dehors de son système sans autre canal de diffusion que Dathomir. Il était temps pour la planète des Esprits de sortir au grand jour. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la façon dont Morgana fit connaître sa position de régente au reste de la Galaxie retint l’attention.

Habituellement, ce sont les Sœurs qui s’acquittent de missions destinées à financer leur sororité, de façon individuelle. Alors imaginez la Reine Sauvage en personne se proposer de prendre part à une opération militaire visant à affaiblir la République. Pas personnellement, bien sûr, mais par l’envoi d’une force purement animale. Des créatures faisant office de testament des capacités des Modeleuses Dathomiriennes, loin des Léviathans possédés par la Maîtresse de cette discipline comme par la réincarnation d’Alianka Djo, mais tout de même, un ajout conséquent à la force de frappe du Consortium. Des vies que la monarquesse de Dathomir jugeait remplaçables, en plus d’être un bon moyen d’attirer l’attention de sa contrepartie Hapienne. La spécialité de la dernière Darth Ânkh n’était pas un secret d’état, tant ses prouesses dans leur globalité étaient considérées comme des marqueurs de divinité. Une divinité qui eut le mérite de capter l’attention d’une Reine issue d’un monde sauvage et doté d’un Dieu Unique.


Cette même Reine qui avait jusque-là boudé les réunions du Conseil Noir, faute de temps et d’intérêt. C’est qu’entre les litiges impactant ses intérêts et le temps nécessaire à la pérennité de ses élevages, la politique externe de Dathomir n’aura eu que peu de place dans l’agenda de Morgana, les offensives menées par le Consortium n’étant pas d’envergure démesurée. Il restait néanmoins une problématique sur laquelle la souveraine des Esprits devrait bien finir par se pencher, pour véritablement mériter cette fonction.

Celle des Sorcières de Dathomir, disparues mais pas anéanties. Les modalités de culte envers le Dieu aux Crocs sont une des questions sur laquelle Morgana laisse chaque clan décisionnaire. Et plus globalement, le sort de ces enfants terribles éloignées de leur terre sainte fût pendant longtemps éclipsé des pensées des Matriarches. Jusqu'à ce que la Reine Sauvage perçoive une vision d'une individu bien trop différente de ses consoeurs ou des autres sensitifs pour que le doute soit permis. Une sorte de premier contact, début d'une série de preuves de la survie des exilées. Quel était l'état de leur dogme, de leur tribu ? Morgana l'ignorait, mais comptait bien ramener ces expatriées dans le droit chemin de gré ou de force. En résulte une situation que la Sœur Noire espérait investiguer personnellement, en se montrant d’une assez grande aide dans ce conflit enlisé. La Dathomirienne était au fait des difficultés de la tête doublement couronnée à asseoir son règne sur l’intégralité de la Galaxie. Et outre l’ironie d’une divinité n’étant pas encore omnipotente, Morgana voyait surtout dans cette situation l’occasion d’honorer un pacte conclu entre Hapès et l’une des plus anciennes ressortissantes de Dathomir que l’Histoire ait retenu. Celle-là même qui avait échoué à nettoyer leur planète-mère des usurpatrices Lumineuses. La nouvelle souveraine prouverait l’utilité de la gestion autonome de sa planète en étant l’un des facteurs permettant une sortie en grandes pompes de cette Guerre à Darth Ânkh. De ce fait, son nom resterait dans l’Histoire, tout comme celui de Dathomir. Cela lui conférerait sans doute la longévité nécessaire pour voir s’étendre le modèle Hapien, et donc son idéal Dathomirien par la même, à l’ensemble du territoire Sith. Puis au reste de la Galaxie.

Après tout, ce ne serait qu’une énième utilisation d’un potentiel la dépassant à son avantage. Si cela pouvait permettre d’éliminer pour de bon l’hérésie de part et d’autre du Consortium, cela valait le coup de tenter de remodeler ce monde en une image lui étant plaisante.
Darth Ânkh
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Fondateur
Taa’Chume
Dame Noire des Sith
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Ven 5 Jan - 21:09
Re-bienvenue !

Une fiche longue et très intéressante, qui te permet d'obtenir une validation directe ! Amuse toi bien !


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