Hiram Sybelius, Moff du Noyau impérial

Les ondes Holonet républicaines inondent aujourd’hui leur population d’une image souvent fantasmée de l’officier impérial dur, sévère, portant son uniforme gris-vert et rappelant les heures sombres de la domination de l’Empereur Palpatine sur la galaxie. Hiram Sybelius correspond presque parfaitement à cette représentation si conventionnelle.
Car notre homme a toujours assumé cette enveloppe du fonctionnaire impérial parfait. Son visage lui-même porte la marque d’un style très en vogue dans les milieux militaires et étatiques de l’Empire Fel. Celui-ci est surtout visible dans la barbe coupée court et taillée de manière soigneuse. Les barbiers ne sont en effet pas les commerçants les moins aisés et ce plus encore dans les mondes du Noyau où la haute-société expose sa place sociale par son apparence physique. L’arrivée au pouvoir de l’impératrice Aerys a toutefois opéré une transformation dans les modes de l’élite impériale où la droiture pseudo-militaire a remplacé le faste bourgeois. Hiram n’hésite pas à suivre les grandes tendances stylistiques de son époque : ses cheveux ne sont jamais laissés au vent mais plaqués en arrière ou en tout cas adoptant une forme choisie par le Moff. Sa seule excentricité reste la mèche de cheveux blancs qui recouvre le dessus de son front, excentricité s’étant fortement développée depuis les débuts du règne de la jeune impératrice.
Comme une étrangeté génétique, la lignée des Sybelius compte un nombre écrasant de femmes et d’hommes à l’iris vert. Hiram a hérité de ce trait marquant et cette couleur non pas rare mais assez originale pour représenter un atout de séduction particulièrement efficace dans ses entreprises séductives qui se mêlent souvent intimement à ses ambitions diplomatiques. Son visage à l’esthétique finalement avantageuse est un atout pour tout responsable politique souhaitant obtenir la fidélité des uns ou certains avantages proposés par les autres.

La garde-robe d’Hiram Sybelius reste celle de tout officier impérial : un ensemble d’uniformes gris-vert, des bottes de cavalerie en cuir noir ainsi que des gants de cérémonie de la même couleur. Etant donné la situation géographique de son secteur, le Moff possède aussi une tenue de combat où des plaques de la même matière que les armures des stormtroopers sont ajoutées à sa tenue d’officier. Il est muni du blaster standard de tout membre du commandement impérial.
Mais comment parler du bel effet produit par ces uniformes finement taillés sans parler de la silhouette générale du Moff du Noyau impérial ? D’une taille d’environ un mètre quatre-vingt, il est à peine plus grand que la moyenne des individus mâles de l’Empire. N’ayant pas suivi de formation militaire ni exercé de métier particulièrement physique, sa musculature est peu développée. Seules ses épaules larges sont un élément qui en impose ainsi que sa démarche droite et ferme. En bref, ni une force de la nature ni un faiblard filiforme.

L’administration impériale n’est pas un système particulièrement propice pour les âmes frivoles, les dilettantes et les profiteurs. L’immense machine impériale requiert des fonctionnaires dévoués et surtout consacrés entièrement à la grande tâche tracée par l’Empereur, le premier d’entre eux. Cette structure a une influence concrète sur la mentalité de ceux qui font vivre l’Empire : peu de place pour l’humour, les vies débridées, la déconcentration.
Mais Hiram Sybelius ne vient pas du monde impérial. Son extraction populaire et surtout criminelle l’a préservé de la culture procédurière et rigide de l’Empire. Là où son physique laisse apparaître un officier impérial comme l’histoire galactique en connût beaucoup, en revanche il reste une personnalité flegmatique, prompt à la boutade et surtout particulièrement sociable. Et tout cela n’enlève rien à l’efficacité redoutable du Moff dans les tâches politiques et militaires qui constituent sa mission. Malgré le fait qu’il soit bien conscient de l’importance de sa tâche et de son poste, on pourrait dire dans un langage courant qu’il  « ne se prend pas trop au sérieux ». Cette image de simplicité et d’accessibilité l’ont rendu particulièrement populaire non-seulement auprès de la population mais aussi auprès des hommes du rang et sous-officier composant les troupes de garnison des mondes du Noyau impérial.

En revanche, ses relations sont nettement plus exécrables avec ses supérieurs hiérarchiques, qu’ils fassent partie de la Maison impériale ou du Conseil des Moffs. Hiram a en effet du mal à tenir sa place au sein de la structure rigide de l’administration impériale et s’il a appris à conserver la politesse minimum requise dans ses échanges avec le Conseil, il n’en est pas de même pour sa déférence. Il n’hésite pas à critiquer l’action de ses supérieurs directement et le fait qu’il vise souvent juste le rend encore plus insupportable auprès d’eux. Son grand talent en matière d’administration générale, de politiques publiques mais aussi d’organisation logistique et militaire est régulièrement jugulé par son incapacité totale à accepter la structure descendante de l’Empire Fel.
De fait, Hiram n’hésite pas à utiliser des méthodes peu conventionnelles bien que jamais illégales. Son passé de brigandage et la rédemption offerte par l’Empire (et surtout par l’Empereur aujourd’hui défunt) l’ont poussé à strictement respecter les lois impériales. Mais pour lui, tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, au-delà même des us et coutumes.

Politiquement, le Moff du Noyau impérial ne se situe ni dans une faction impériale ni dans une faction défendant le Conseil des Moffs. Il situe la force de sa nation dans la masse des petits fonctionnaires et des acteurs populaires (Moffs sectoriels, planétaires, conseils citoyens et travailleurs) qui soutiennent la machine impériale depuis des milliers d’années. Il considère le Conseil des Moffs comme l’acteur de l’usurpation du pouvoir dans un Empire qui devrait être avant tout populaire. Dans une vision que l’on pourrait qualifier de conseilliste, le Moff valorise avant-tout le pouvoir auto-constitué des acteurs de la production qu’elle soit agricole, industrielle ou même intellectuelle. De fait, il ressent beaucoup moins d’animosité pour la fonction impériale bien qu’il puisse dénoncer les dérives autoritaires et militaristes de celle-ci. L’Impératrice devrait rester pour lui un symbole politique d’unité bien plus qu’un acteur privilégié de la politique impériale.
Son rapport à la République et au régime sith est essentiellement lié à son mépris pour les ordres de sensitifs à la Force qui ne sont pour lui que des institutions surannées, conservatrices et mystiques contrairement aux chevaliers impériaux qui ne sont que les instruments de la volonté impériale. Sa loyauté pour l’Empire tient d’abord à son histoire personnelle et ensuite à sa distance par rapport aux Jedi et aux Sith.