La maison ramasse tout ! [PV Zarseen Raynar] [RP Abandonné: Départ du joueur]

Nar shaddaa !
Dans l’imaginaire névrosé de bien des Républicains, cette planète était un nid à emmerdes. Un endroit chaotique où les gens se battaient la nuit en pleine rue, imbibés d’assez d’alcool pour désinfecter toutes les cliniques de Corellia, ou volaient en moto-speeders en tirant de leur blaster en l’air et où tous les bars, tous sans exception, étaient des lieux de débauche où les serveuses court vêtues arrondissaient volontiers leurs salaires en accompagnant à des étages des clients à l’haleine chargée, aux dents pas toujours au bon nombre.
Et on ne parlait même pas des duels au blaster, face-à-face, à 30 pas, au douzième coup de midi. Celui qui dégaine le plus vite et le plus juste descend l’autre et le croque-mort se précipite pour prendre les mesures du cadavre, accompagné de son fidèle oiseau charognard ricanant…
Non mais n’importe quoi !

Cette pensée traversa l’esprit d’Erlan, comme une sorte de rêverie. Comment pouvait-on être aussi… idiot ? Fantasmeur (ça n’existe pas mais ça veut bien dire ce que ça veut dire)? Débile ?
Même si certains coins, les plus mal famés, pouvaient ressembler vaguement à cela, c’était très loin d’être le cas de toute la ville. Nar Shaddaa, c’était chez lui, d’une certaine façon. Il avait grandi ici après ses 9 premières années à sillonner la galaxie de long en large. Non, l’Apex n’était pas un territoire truffé de types qui tirent dans tous les sens et jouent de l’harmonica… ils se contentent de tirer dans tous les sens.

-Je relance de 500 !

Un sourire narquois se dessina sur le visage jovial de l’arme à louer qu’il était. Il jouait aux cartes… et pensait aux idées que les étrangers se faisaient de cette planète tellement son adversaire l’ennuyait. Il n’y avait pas match : ce type bluffait mal, était lisible par une foule de tics incontrôlés et il ne variait pas son jeu. On savait quand il avait une bonne main, ou une mauvaise.
Le souci dans ce jeu, c’est pas le calme, mais maintenir le calme pendant longtemps. 2 heures déjà, les tocs étaient de plus en plus visibles, la nervosité montait, surtout que le tas de jetons était devant le Kennes.
Le tapis ne suffirait pas !

L’arme à louer avait sorti sa tenue de baroudeur dandy. Il avait un rendez-vous avec une femme… une grande dame… LA Grande Dame. Il valait mieux se montrer sous son meilleur jour.
« Boss » Zarseen Raynar n’était certainement pas du genre à aimer les tenues de soirée, veste élégante, tissu de prix délicat. Pas son style, de ce qu’il en savait. Aussi avait-il opté pour son blouson de maraude violet et une combinaison grise. Toujours élégant, mais moins guindé, plus pratique, plus… guerrier.

La preuve première était le choix du casino.  Franchement, il y avait bien plus huppé, comme endroit de débauche où perdre ses creds durement gagnés. Car ainsi sont tous les casinos : on y entre plein d’espoir, et on en ressort sans vraiment réaliser qu’au final, la grande gagnante, c’est la maison.
Ce casino était connu pour être… disons « populaire ». Les bagarres y étaient fréquentes, les tricheurs légions, l’alcool pas toujours de bonne qualité, et celui qui l’était coûtait la peau des fesses ! Et les serveuses arrondissaient leur salaire… ben, voir les idées reçues qu’ont beaucoup de Républicains sur l’Apex !

Peu importe ! Rencontrer Zarseen Raynar, l’héroïne de la libération, une idole pour beaucoup, Erlan aurait même accepté que la rencontre se fasse dans un compacteur à ordures ! Même en marche !

Nonchalamment, il regarda l’heure. Il fallait en finir pour ne pas être en retard. Tant mieux, ce tour était le dernier.
Son Twi’lek d’adversaire voyait la différence entre jouer contre des idiots amateurs et jouer contre un pro.

-Je mise ça !

Il lança une plaque de propriété.
-Ton vaisseau ?
-Nan ! Pas le mien ! Je l’ai gagné hier contre un gosse ! C’est une ruine mais il vaut bien plus que 500 creds !

Erlan prit la carte et afficha les précédents propriétaires, regardant le dernier nom. Il remarqua un gars à peine sorti de l’adolescence parmi les spectateurs. Il regardait la plaque avec cet air, ce pincement au cœur bien connu de Kennes. Ca n’était pas de l’avidité, de l’envie d’acquérir un bien. Non : c’était son vaisseau ! Il l’avait joué, cet imbécile ! Il l’avait joué et il l’avait perdu !

-OK ! Pour voir. Fit le mercenaire en poussant tous ses jetons.
-Brelan d’Ambassadrices ! Fit le gars, fier de lui. Une bonne main, en effet. Erlan resta impassible quand le type commença à vouloir prendre les jetons devant le manque de réaction en face.
Mais comme il commençait à attirer le tas vers lui, Erlan retourna ses cartes une à une : 10, 9, 8, 7…et 6 !

-Suite.
Son premier geste fut de prendre la carte et la lancer au jeune homme qui la rattrapa, encore tout surpris, aussitôt suivi d'une reconnaissance née d'un espoir retrouvé avec le retour de son bien.
-Ne mise plus jamais ton vaisseau dans aucun jeu, petit con ! Ton vaisseau, c’est ton ami le plus précieux ! C’est l’amante la plus fidèle et toi, tu la joues ? J’ai ton nom ! Si jamais tu recommences, je te cherche, je te trouve et je te fais regretter d’être né, on est d’accord ?
Bien, ce n’est pas tout ça, mais j’ai un rendez-vous qui ne saurait attendre.
Il se pencha pour attirer les jetons à lui à commença à remplir ses poches.
-Donc, Messieurs, veuillez me pard…
-Tu as triché !

Erlan s’arrêta net et darda un regard sombre, mais très calme.
-… disait celui qui se faisait renseigner mes cartes par la serveuse qui passait régulièrement derrière moi ? Dommage que je masque mes cartes, hein ?
-Je ne sais pas de quoi tu parles, Humain.
-Ben voyons ! Moi, je sais.
-Tu m’accuses, moi, de tricher ?

L’arme à louer le sentait : ça allait mal finir. Analyser, décider… S’apprêter !
Il dodelina.

-Oui ! Mais très mal ! Fit-il en rigolant légèrement.

Le Twi-lek se leva pour dégainer son blaster… et se prit la table en pleine poire, propulsée par un violent coup de pied de la part d’Erlan qui enchaîna immédiatement avec un balayage faisant tomber sa cible et lui faisant lâcher son arme.

Instinctivement, il savait que ça allait virer à la bagarre générale et qu’il faudrait se méfier de toutes les directions.

Un coup de poing venant de la droite s’écraser sur sa mâchoire et l’envoyant dinguer à gauche lui confirma que son instinct avait, une fois de plus, raison !

Il cracha un peu de sang, grogna de dépit et se releva dans la cohue des coups volant en tous sens.
Ok ! Le but du jeu était simple : se rendre maître du terrain en abîmant le moins possible son blouson ! Il vaut du pognon, ce blouson ! Et c’est du sur-mesure !
Et on ne se pointe pas débraillé devant la Boss ! Du moins, dans certaines circonstances, ça peut s’y prêter, mais ce n’est pas une raison pour donner cela en première impression, bordel !

Un Rodien de passage qui avait des velléités de lui en coller une fut sa première victime quand il le souleva pour l’écraser sur la table la plus proche !

Peu avant l’intervention de la redoutable cheffe de l’Apex, Erlan aurait volontiers remercié la serveuse qui l’avait aidé. Il le fit en s’en emparant pour lui faire effectuer, malgré elle, un pas de danse rapide, lui évitant ainsi de se prendre une bouteille qui volait dans sa direction, avant de lui faire faire un autre pas circulaire afin d’avoir l’élan nécessaire pour asséner un coup de pied retourné dans la tempe d’un autre assaillant qui se jetait sur eux.
-Joli violet des yeux. Kage ? Demanda-t-il d’un ton enjôleur tandis qu’il la tenait penchée en arrière dans une pose de danseurs de tango, fermement, mais en douceur.
-Euh… oui… mais c’est pas vraiment le moment, là ! Hésita la serveuse, perturbée par la désinvolture du cavalier du moment,  et désarçonnée par un comportement quelque peu romanesque dont elle n’avait absolument pas l’habitude.
-T’es la première que je croise. C’est un évén…

Ils furent interrompus par l’intervention de la géante qui avait effectué une entrée plus que remarquée. Le cri de guerre fit l’effet d’un concert de War Metal passé près des amplis aux tympans de l’arme à louer qui eu les oreilles qui tintèrent de protestation au traitement ainsi infligé.
Erlan redressa la serveuse en marmonnant un
-Qu’il soit inscrit dans les holos de l’Apex que ce jour fut celui où Erlan Kennes eut besoin de consulter un orthophoniste !
Accompagné d’un frottage d’oreille pour tenter de les déboucher tandis que le Twi'lek, dépourvu de bonne éducation apexienne qui enseigne que toute bonne baston se fait à mains nues et uniquement à mains nues, en prenait pour son grade... grade qui se résumait maintenant à être de corvée de latrines, du moins, c'était ce qui risquait d'arriver s'il ne s’avérait pas solvable. Sa fortune étant amputée de ce qu'Erlan lui avait fauché, les risques n'étaient pas nuls.

Il n’y avait pas à dire, Zarseen Raynar était… impressionnante ! Presque 4 mètres d’arguments réprobateurs qui vous hurlent dessus, ça a tendance à ramener la paix et l’harmonie dans un monde en proie au chaos.
La voir d’aussi près avait quelque chose de particulier, indéfinissable. Le mercenaire était pris entre son admiration pour la Libératrice qui lui donnait envie de faire des bonds semblables à ceux de Becky lorsqu’elle croise un groupe qu’elle adore en poussant des cris de joie suraiguës et son professionnalisme qui le poussait à conserver une tenue qui sied à un tel rendez-vous.

Quand elle lui parla, ce fut d’une manière qui donnait l’impression qu’ils se connaissaient depuis des années alors que c’était la première fois qu’ils se voyaient. Erlan aurait pu se sentir flatté de cette attention, même si le tempérament de la Mandalienne était connu.

-Le bonsoir, Boss ! Je vous suis. Répondit-il en inclinant légèrement la tête avec un sourire ravageur.

Malgré sa jubilation intérieure, il en vint à se demander pourquoi cette convocation. Certes, il faisait partie des Volontaires, un ensemble de membres de l’Apex que le Triumvirat sait pouvoir appeler en toute circonstance pour des missions ponctuelles ou en cas de guerre ne nécessitant pas de mobilisation générale, mais cela passait toujours par des intermédiaires. Etait-ce lié à ce gros tas de ruines où il avait emmené un archéologue et une Jedi ? Une mission d’espionnage ? La protection d’un dignitaire dans un endroit où les droïds seraient mal perçus ?
Il frétillait aussi intérieurement à de telles perspectives.
Erlan avait un souci général : il était le fils de Myria la Pourpre, une des plus redoutables chasseuses de primes de son époque pas si lointaine.
Le problème, à l’Apex, c’est qu’être un « fils de… » ne signifiait rien pour espérer une quelconque cooptation. Certes, cela ne dérangeait absolument pas Erlan qui adhérait totalement à l’idée que l’évolution sociale et sociétale naissaient de tes propres actes et non pas ceux de ton ascendance.
Non, le véritable problème était que lorsqu’on est un « fils de… », et qu’on a le malheur de suivre une voie analogue, le « fils de… » devient une entrave car on en attend bien plus de toi.
Mais comme en tout malheur, il peut y avoir de bonnes choses, très peu savaient que le nom de Myria la Pourpre était Myria Kennes. Du coup, on ne faisait que très rarement l’association… sauf quand on voyait le vaisseau d’Erlan, qui ressemblait incroyablement à celui de la chasseuse… en plus neuf… du moins si on connaissait le vaisseau de Myria. Compliqué ? Non, pas tant que cela. L’empilage d’hypothèses à une quelconque association rendait celle-ci relativement difficile, c’est ce qu’il y a à  retenir.

-Au plaisir de te recroiser en des circonstances moins belliqueuses, chère amie. Fit l’homme en faisant un baisemain à la serveuse qui devint plus grise au niveau des joues et ne su comment réagir. C’était bien la première fois que quelqu’un lui faisait ça ! Elle croyait que ça n’existait que dans les holofilms. Puis, il emboîta le pas à la cheffe qui pouvait assommer un bantha à grands coups de torgnoles si celui-ci avait la mauvaise idée de ne pas s’extraire rapidement de son chemin.
Elle aussi se demandait ce que Raynar pouvait bien trouver d’utile à ce dandy stellaire… bien qu’elle avait le sentiment qu’il ne fallait pas trop se fier à ses manières.

Une loge plus que VIP, un minibar ultra bien garni à sa disposition et des écrans qui permettent de voir tout ce qu’il faut ? La vie de chef de l’Apex a du bon. Le luxe de l’endroit, Erlan pourrait s’y habitué. Mais voyons ! Il est déjà habitué !
Peut-être un jour succéderait-il  au chef humain ? D’ici quelques décennies, pourquoi pas ? Peut-être aurait-il assez de réputation pour être un choix logique de représentant humain quand l'actuelle prendrait sa retraite. Pour l’instant, l’Arme à louer n’avait pas une telle ambition. Vivre sa vie d’aventures, boire des vins de qualité, fréquenter les jolies filles, surtout le dernier point, ça suffisait amplement à son bonheur ! Cela allait sans dire que…
-Oh nom de… !

Il fit un bond en arrière en découvrant la… le… l’espèce de truc sûrement félin mais taille franchement mousse !
Déjà que côtoyer une géante mandallienne de près, ça en impose, mais bon sang c’est quoi ce machin qui a des sabres en guise de quenottes ?!
L’instruction de la Boss ne paru pas très très applicable en espèce.
-Euh… Un bantha dans les couloirs d’un croiseur, on peut ne pas y faire attention. Fit remarquer Erlan d’une voix pas du tout rassurée. Un percepteur des impôts en pleine réunion de contrebandiers, aussi. Un Wookie dans un ascenseur jawa, itou. Mais ça, je ne vois pas comment on peut ne pas y faire attention !

De l’alcool ! Oui ! Un bon verre, ça allait permettre de se détendre un poil. Il demanda au droïd ce qu’il avait de plus fort en magasin et vida le verre cul sec avant dire :
-Rhabille le petit : il va prendre froid.
Le second verre ne tint pas plus longtemps que le premier, mais au moins, le mercenaire se sentait déjà plus détendu.

Quand elle expliqua le pourquoi de la réunion, Erlan eu un sourire de plus en plus impossible à retenir. Sa main s’abattit sur son visage de désespoir face au ridicule de la requête des femmes tandis qu’il pouffa de rire :
-Non mais c’est pas possible ! Elles vous emmerdent pour ça ?!
La rancune de certaines n’a vraiment aucune limite ! Ces tarées ennuient le Triumvirat pour de simples… lapins ?! Ca sera quoi la suite ? Intenter des procès aux restos qui servent des cafés trop chauds à leur goût ?

Bon, la préconisation d’éloigner Erlan de la gente féminine stoppa net son hilarité. L’enfer personnifié : Lui ? Loin des femmes ? Mais ce serait une torture de la pire espèce ! Même les pires Sith du Consortium Eternel n'auraient pas eu la noirceur d'âme pour faire une chose aussi abjecte !
Heureusement, Zarseen ne semblait pas vouloir appliquer une sanction aussi horrible. La mansuétude de la cheffe de l’Apex empli l’homme d’une profonde gratitude. Il soupira.
La question sur la particulière « efficacité » d’Erlan le surpris. C’était rare qu’on veut qu’on sache. D’un côté, il jouait et abusait de la carte séduction, telle une drogue, un perpétuel défi, un jeu, mais d’un autre côté, il ne s’attachait pas, comme s’il avait peur de l’engagement… et c’était le cas : un couple, une femme « régulière », c’est à la fois une entrave et un poids qu’il ne voulait pas assumer : pour ses ennemis, c’était un moyen de l’atteindre, de le mettre lâchement en état de faiblesse. Donc, d’un côté, en étant un goujat qui papillonne, il rendait service à toutes tout en leur offrant de fugaces moments inoubliables.
Erlan était un samaritain du cœur. Toutes ces filles devraient ériger une statue à sa gloire plutôt que de faire des saloperies juridiques nées de leur incompréhension.
Mais il fallait admettre que la liste était d’une longueur peu commune. Il était vrai qu’Erlan s’y attelait tellement souvent et se faisait tellement éconduire que, dans la multitude, les succès devenaient insignifiants, bien que nombreux. Du moins quand il était en mode « détente », quand il fallait passer aux choses sérieuses lors de missions, la donne changeait.

-Je partage votre avis. Et c’est un travail de longue haleine. Je dois avouer que cela ne s'obtient pas sans une détermination sans faille et…

Il fut interrompu par le souffle du fauve gargantuesque qui le flairait, réveillant une angoisse que l’alcool avait réussi à enfouir.
Erlan aimait bien les animaux, mais cette taille ! Il aurait bien aimé en avoir un, mais ça n’aurait pas été une vie pour une bête, que de se balader sans cesse dans un vaisseau, de planète en planète.
Quand la manticore se mit ventre à l’air, semblant réclamer le paiement de la taxe câlins, l’arme à louer ne su trop quoi faire. Il était tenté, mais est-ce que la bête allait le bouffer perfidement pour avoir dérangé sa maîtresse pour des peccadilles ? Il était tenté. Même si l’animal était impressionnant, cette attitude était vraiment choupie, surtout venant d’un engin de ce gabarit.
Finalement, il se dit qu’il valait mieux gratter le représentant de l’empire félin, connu pour avoir réduit toutes les races intelligentes en esclavage par leur pouvoir télépathique caché qui, entre autres, avait inspiré aux soumis à leur mignonitude la création des canapés.

Tandis qu’il s’exécutait, il raconta l’épisode un peu particulier de la Mandalorienne.
-J’avoue tout de même être surpris par la Mandalorienne. Je pensais qu’elle tenterait de la jouer façon honneur bafoué qui se paye dans le duel réparateur. D’autant plus qu’elle, je ne suis pas allé jusqu’à… enfin, vous voyez ce que je veux dire ?
J’étais payé pour dessouder un trafiquant qui vendait de la dope coupée. Ses clients crevaient plus souvent des saloperies qu’il fourrait dans sa drogue plutôt que d’overdose. Par contre, j’avais pas prévu qu’il engage une Mando pour le protéger. Je pense que quelqu'un l'avait rencardé sur le fait qu'il avait un tueur aux trousses.
Enfin, elle et moi, on s’est retrouvé à se castagner dans une zone d’entrepôts à Ord Mantell. Elle m’a bien fait courir, cette satanée mercenaire !

Bon, autant ne pas préciser que la course en question était une fuite entre les containers pour échapper aux tirs de la jeune femme énervée qui avait constaté alors qu’Erlan était un sacré sprinteur quand il fallait.
Erlan rit à cette omission :
-Bref, j’aime bien jacter quand je me bats. J’ai réussi à faire un pari avec elle : si je lui tombait n’importe quelle pièce de son armure, on faisait une trêve et elle acceptait de dîner avec moi le lendemain soir dans l’un des meilleurs restaurants du coin.
Je l’ai neutralisée en lui faisant tomber le bras d’une grue dessus, et j’ai profité qu’elle soit immobilisée pour lui virer son plastron. Techniquement, j’avais gagné.
Oui, j’aurais pu la tuer, mais c’est pas mon genre. Et puis, ça aurait été dommage de louper une telle occasion.

Il eu un sourire perfide en haussant les épaules.
-Mais je l’ai ratée quand même… volontairement. Elle n’a pas prévu un détail : la trêve valait pour elle, pas pour son employeur. J’ai profité qu’elle m’attende au resto pour remplir mon contrat et j’ai quitté Ord Mantell immédiatement. Elle était la seule qui aurait pu m’empêcher de l’atteindre, ou le venger pour essayer de sauvegarder son honneur, ou se venger que j'ai pu préférer abréger la vie d'une ordure plutôt que sortir avec elle.
Bref, je lui ai fait rater sa mission en la piégeant et je lui ai menti sur ma présence à ce resto, mais bon, de là me faire ce genre de coup ! Je croyais que les Mandos prisaient l’action violente et la réparation brutale. Le genre de gens qui ont pour coutume, quand 2 clans s’affrontent, que le chef du clan vainqueur viole les filles du vaincu et tue ses vornskr… à moins que ce soit l’inverse… Je ne m’y connais pas trop en coutumes mandaloriennes.

Le fauve semblait apprécier la gratouille. Tant mieux, Erlan n’avait pas trop envisagé la perspective de finir en casse-croûte comme plan de carrière.
Attention, il ne fallait pas voir ce manque de coopération comme une volonté de torture animale en affamant une pauvre bête ou un égoïsme exacerbé qui voudrait qu’on ne veuille pas donner de sa personne. Juste que… se faire bouffer, ce n’était pas brillant comme avenir.

La proposition de mission avait de quoi surprendre. Erlan taillait sa réputation beaucoup plus envers les femmes. Il était ouvert sur la question des mœurs, loin s’en faut, et ne portait aucun regard négatif aux différences, mais la nature ne commande pas et tous les goûts s’y retrouvent. L’idée même de devoir séduire un homme ne l’enchantait pas particulièrement, sans le gêner pour autant. Il va s’en dire qu’il aurait préféré que la Boss lui demande de séduire la fille de ce dignitaire. Certes, il n'était pas question de le séduire, selon la Grande Zarseen, mais cela devrait se faire un minimum tout de même.
D’un autre côté, le défi était à la mesure, donc intéressant en soi. Le mercenaire eu un air surpris en regardant Zarseen.

D’ailleurs, en parlant de regarder, il fallait admettre qu’il était compliqué d’observer la cheffe de l’Apex dans les yeux. Ce n’était pas tant dû à sa taille impressionnante, mais c’était lié ! Elle était fort bien pourvue, mais à l’échelle ! Et, on ne pouvait pas se le cacher, ce qui, à vu de nez devait tailler approximativement du 185G avait de quoi capter le regard et rendait difficile une visée plus haute.
Cela demandait à chaque fois une concentration colossale à l’arme à louer d’observer sa supérieure sans avoir envie de se blottir contre tant d’opulence. Mais bon, ça aurait fait mauvais genre. Donc, avec une charge mentale qui ferait générer tout le respect de tous les Jedi de cette galaxie, il lutta intérieurement en repensant à l’objet de sa mission.

Bon sang, c’était à la limite de l’acte de guerre, une telle poitrine ! Mais seul l’Apex devait compter à ses yeux… et le fait de s’y tailler son chemin. Car ainsi on était : une bande d’ambitieux qui savent se serrer les coudes quand le besoin s’en fait sentir. Le chaos coopératif, la discorde unie, étrange, mais ça marche !

Erlan eu un sourire perfide qui en dit long :
-De quel objet s’agit-il ?

En une phrase, il venait de confirmer qu’il était partant.

A l’entente de l’objet, Erlan eu une légère grimace. Il était vrai que cette planète avait des mœurs assez stupides : laisser un truc pareil hors de l’espace strict de son monde était d’une bêtise sans fin. Après, il pouvait y avoir un caractère impératif à cela. Mais bon, fallait se sortir de la procédure totalement exagérée de ce lot de frustrées de l’existence… et mieux choisir ses cibles à l’avenir.

Le mercenaire eu un sourire légèrement dépité. Savoir jouer de son charisme, attirer l’attention, même d’hommes, c’était largement dans ses cordes, mais bon, un environnement entier de mâles de toutes espèces sans présence féminine, ça ressemblait presque à une zone de danger.
Mais le défi en valait la chandelle. Surtout que la Boss, l’incroyable Zarseen, héroïne de tout un ensemble de planète, prendrait sa défense. Ca, rien que ça, ça méritait de prendre des risques.

Un monde fertile ? Agricole ? En effet, il fallait mettre la main dessus. Le plan était intéressant en soi. Déjà parce qu’il n’impliquerait pas, ou peu, de violence, ensuite parce qu’une telle source était, effectivement nécessaire. Il était vrai que la guerre était encore récente, et ses conséquences encore d’actualité. Si l’APEX ne voulait pas avoir à quémander une aide extérieure, de la part de la République, l’Empire ou les Mandaloriens, il fallait entrer en autosuffisance alimentaire totale et pouvoir aider ceux dans le besoin.

Et la récompense…. Ben des jolies courtisanes ? Rien que pour lui ? Sa vision s’emballait à l’idée ! Il eu une image dans le cerveau, étendu sur des coussins moelleux, avec des jolies femmes de plein d’espèces, court vêtues, lui donnant du raisin tout en agitant un grand éventail en plumes… de quoi avoir une expression lubrique et la bave aux lèvres à l’idée…
Il s’en rendit compte et redevint sérieux avec un raclement de gorge. Non mais il était devant la chef de l’Apex, quoi ! Fallait savoir un peu se tenir.

-Aïe ! J’espérais que ce serait un objet assez anodin pour qu’il le lâche en mise dans une partie ou se mette en tête de me l’offrir. Mais à moins d’être le roi des cons, il ne fera jamais ça. Faudra faire un peu plus que simplement me montrer : faudra qu’on arrive à, disons, être seuls. Enfin, ça devrait pouvoir se faire. Et puis, c’est pour les réfugiés…

Il s’interrompit. C’était vrai que l’arme à tout faire n’avait pas une réputation de bon samaritain. Certes, ce n’était pas un fou psychopathe, mais il pensait le plus souvent à sa gueule, comme beaucoup au sein de la jeune organisation.

-Ben oui, j’ai un cœur… pas forcément le mien, mais j'en ai! Je plaisante. Vous connaissez certains de nos ressortissants : le moindre signe de générosité et, « houla la, c’est un faible, il faut l’ouvrir en 2 comme un poisson mort… » Bref, le laïus habituel des bas de front binaires qui croient que, parce qu’on est capable de tendre une main à quelqu’un, on est incapable d’en faire un poing pour l’encastrer dans la gueule d’un autre.
Enfin. Que savons-nous de précis sur notre garde des sceaux en goguette ?… et à quoi il ressemble ?
Et… connaissez-vous un bon « parfumeur » ? Je vais avoir besoin d’une version très rapide de la drogue du violeur, histoire de faire les choses en douceur.

Un Parfumeur était le nom qu’on donnait en grande société aux empoisonneurs et spécialistes des drogues. Ceux qu’Erlan connaissait étaient plutôt des spécialistes des drogues de trip, pas du genre de drogue qui t’endors et qui te fait perdre la mémoire. Il doutait de leurs capacités à faire exactement ce dont il avait besoin.

Erlan eu une grimace de dégoût en voyant le type.
Certes, il n’était pas de ce bord, mais même s’il l’avait été, ce gars aurait été un repoussoir puissance 1000. Le mercenaire connaissait des Gamorréens avec plus de charisme et de sex-appeal que ce gars !

-Bon sang ! Ce type a la gueule de sa connerie. Ca va être du gâteau.

Finalement le jeu suffirait. Impeccable. Et au cas où le ladre se paye un tant soit peu d’intelligence et pense à ne pas jouer un bijou d’une telle importance symbolique, il serait temps d’improviser un plan qui se déroule sans accroc.
L’improvisation était une façon de vivre qu’Erlan savait apprécier.

Une planète dont le potentiel agricole était colossal ? C’était une aubaine à ne pas rater. Bon, faudrait jouer d’une certaine subtilité, faire en sorte que la population accepte sans rechigner la domination de l’Apex, mais Erlan ne doutait pas que Zarseen ferait en sorte que tout le monde y trouve son compte. Il y aurait des potentiels pour la population locale comme pour les immigrés.

Erlan n’avait rien d’un paysan mais il savait que la population déjà installée bénéficiait de l’avantage du terrain, pourrait monter des métairies et coopératives d’importance avec un bon apport de main-d’œuvre. Si les dirigeants avaient tous le niveau d’incapacité de ce rigolo qui est obligé de jouer les faussaires car il n’avait aucune notion du contrôle des addictions, alors cette planète était largement sous-exploitée, à l’heure actuelle. Et si toute la population est du même calibre, ben des esprits compétents prendraient leur place. Gère ceux qui savent gérer, c’était la règle ici.

-Au boulot ! Je vais vous rapporter cette babio…

Le combat terrible de 2 créatures de taille imposante l’interrompit brusquement. Ca roulait dans tous les sens entre la chef de l’Apex et son énorme félin de compagnie ! En d’autres circonstances, Erlan aurait apprécié le spectacle. Disons, la Boss contre une autre géante… en maillot de bain sexy… là, ça aurait été parfait !

Là, c’était un peu zone de danger, surtout que les 2 roulaient dans sa direction ! Erlan esquiva un coup de queue involontaire du grand félin en bondissant prestement vers l’arrière, mais il percuta un droïd garde qui cherchait à se mettre à l’abri et tomba sur le dos avait de voir arriver sur lui un vision de paradis : la plus improbable paire d’arguments féminins juste à quelques centimètres de son visage.

-Grmlblfrt !

Dans son cerveau, un combat encore plus impitoyable se jouait entre la Bonne Tenue et la Pervesité. L’une voulant le perdre dans ce ravissement à portée de main, l’autre arguant que c’était sa chef, la première suppliant juste une fois, l’autre lui rappelant que si la géante prenait mal le ges te déplacé, elle avait la force de stopper net un speeder d’un coup de poing, et qu’Erlan est moins solide qu’un speeder, la première proclamant que tant pis, quitte à mourir, autant que ce soit avec un dernier contact d’une rare volupté, l’autre sautant sur la première pour la retenir.

Le tout donna un Erlan figé, les yeux brillants plongés dans le vide de l’irréel, gravant l’image dans le cerveau avec une netteté de qualité supérieure, incapable d’articuler un mot et un sourire béat aux lèvres.

Après une telle vision, il pouvait mourir en paix ! Il allait en rêver longtemps, de ce spectacle incomparable ! Pour vivre une telle vision de nouveau, il était prêt à soumettre des systèmes entiers! Ce type allait morfler! Il finirait à poil, mais pas dans le sens qu'il espèrerait!

-Mais elles sont absolument splendides ! S’exclama Erlan avec un sourire béat et un regard où toute la perversion dragueuse de l’Univers avait décidé de se loger, quitte à bien se serrer.
-Ne vous en faites pas, Boss ! Non seulement j’aurai ce que vous voulez, mais en plus, il en redemandera !

Certaines religions croient en une sorte d’élévation de l’esprit après la mort, un stade supérieur qui fait corps avec l’Univers. La plus connue, bien que peu pratiquée est une croyance en la Force comme une sorte de divinité. D’autres croient en des mondes au-delà du réel, dont un monde de félicité éternelle nommée, selon « Paradis », « Nirvana », ou autres

2 visions du Paradis en seulement quelques minutes ? Ca ferait limite trop pour les synapses du mercenaire. Mais non ! Erlan pouvait supporter toutes les visions du Paradis, du Nirvana et des Champs Elysées en même temps. Et cet éventail de gente féminine rivalisant de beauté était un ravissement pour tous les sens.

Pourtant quelque chose n’allait pas… Quelque chose qu’Erlan n’arrivait pas à définir.
Il n’était pas au jeu. Toutes ces superbes femmes, sélectionnées avec un goût certain par la Boss de l’Apex… Toutes magnifiques et, pourtant, quelque chose manquait… quelque chose qui faisait que l’excitation des perspectives de l’avenir immédiat refusait de se manifester !

Diable ! C’était impossible que Erlan puisse voir son élan infaillible ainsi coupé ! Qu’est-ce qu’il manquait ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ?

Il fit le tour de se qui pouvait avoir un effet aussi néfaste sur son modjo !

Etait-ce le vin pétillant de grand cru, qui d’ailleurs était produit sur la planète de sa cible ? L’importance de la mission ? Le fait qu’il avait été, peu de temps auparavant, à quelques centimètres de la générosité thoracique de la Géante que, ne nous le cachons pas, les attributs réunis de ces charmantes demoiselles n’arrivaient pas à rivaliser ? Etait-ce parce que c’était la première fois qu’il se retrouvait dans ce genre de situation ? Cela le décontenançait ?
Certes, il rigolait, plaisantait, buvait, mais il n’allait pas plus loin. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il lui arrivait ?
Les seuls moments où il ressentit quelque chose étaient quand la serveuse Kage qui l’avait aidé durant la bagarre rentrait pour ramener des amuse-gueules.
Pourquoi ? Pourquoi elle ? Elle n’était pas plus jolie que ces demoiselles quelque peu décontenancées du manque d’entreprise de l’arme à louer. Alors qu’avait-elle de plus… ou de différent ?

Bizarrement, ses tentatives de compréhension allèrent à son vaisseau. Le Knockout ! Pourquoi son vaisseau ? Un indice…

Après presqu’une heure de plaisanteries et de peu de choses physiques, il se leva brusquement quand la Twi’lek se montra un peu trop entreprenante et essaya de s'en sortir avec quelque peu de dignité malgré son inaptitude aussi manifeste qu'incompréhensible pour lui :

-Je dois y aller ! Quelque chose d’important m’attend demain. Ne vous en faites pas ! Vous avez été toutes charmantes et parfaites, et je ne manquerai pas d’éloges sur cette soirée mais… Vous n’êtes pas responsables : c’est moi. Comment dire ? Vous connaissez mon vaisseau ? Le Knockout. Certainement le plus beau vaisseau que vous pourrez croiser dans l’Apex et le reste de la galaxie ! Son concepteur l’a dessiné à partir d’un oiseau de Corellia : le Milan Argenté ! Ben voilà !

Il partit, croisant la serveuse à la porte, laissant dans l’incompréhension les jeunes femmes. Il fit demi-tour pour expliquer le plus sereinement du monde :
-Voyez-vous, le Milan Argenté est un oiseau qu'on ne peut voir qu'à l'état sauvage. Il est impossible à tenir en captivité. Cela est dû à son instinct de chasseur qui le pousse à refuser la nourriture qu'on lui donne...
-...et qui fait qu'il préfère se laisser mourir de faim. Complêta la serveuse. On dirait que Mr Kennes vient de découvrir une facette de lui-même : comme le Milan Argenté, il ne "mange" que ce qu’il... "chasse".

Erlan se retourna et vit que la serveuse l’observait avec un air… intéressé par cet état d’esprit.
Il fit un salut élégant :
-Je pense que nous serons bientôt amené à nous revoir, Demoiselle Kage.
-J’ai un nom !
-Que vous vous ferez sûrement un plaisir de me révéler au cours d’un dîner dans l’un des meilleurs restaurants de la ville, je n’en doute point !
-Hein?.... Que... Non mais… Quoi ?... Eh !... Mais…
Hélas, elle ne pu se remettre de l’attaque déstabilisante avant qu’Erlan ne soit sorti. Mais cette réalité faisait prendre conscience d'un fait à Erlan : contrairement à beaucoup de gens du métier au sein de l'Apex, il n'avait jamais eu recours aux services de prostituées. Pas par gène ou autre, mais cela ne l'avait jamais tenté, malgré le respect pour celles qui exerçaient cette activité. Boire un verre, discuter, cela ne lui posait aucun problème, mais pas plus. Étrange, sans être totalement illogique, pour un amoureux des femmes comme lui.

Pour l’arme à louer, les choses sérieuses commençaient maintenant.

Petite sieste pour se rafraîchir le teint, douche et changement de vêtements pour passer en mode « Admirez-moi, faibles mortels ! »

L’approche du club était aussi importante que l’action. Marquer les esprits par une tenue faite sur-mesure  et une démarche assurée, provoquer les regards qui se tournent, les prédateurs, les proies consentantes… Erlan faisait de l’effet aux hommes, de toute évidence presqu’aussi bien qu’aux femmes. Ne pas passer inaperçu était le maître mot pour cette mission. Erlan savait se faire aussi discret qu’un Bantha dans une réunion de famille Jawa… mais un Bantha glam et élégant, du genre à rendre zoophile un Jedi ermite dans les montagnes de Tattoïne.