A l'ombre des arbres Wroshyrs [PV ISIS Gemini] [Terminé]

L’homme laissa quelques instants l’eau chaude couler sur sa peau claire, appréciant son effet relaxant sur ses muscles avant de shampouiner ses cheveux bruns. Il avait tout à fait conscience que des systèmes plus optimisés de douche « vapeur » existaient – son vaisseau en était d’ailleurs également équipé – mais à ses yeux, rien ne valait la sensation de l’eau qui ruisselait et lui donnait l’impression de laver à la fois son corps mais aussi son esprit.

- Maître Dalek, l’enregistreur holographique est prêt, l’interpella une voix dans la pièce voisine de la salle de bain.

- J’arrive, K6.

Tandis qu’il se séchait, Zar songea que son travail de Jedi était plutôt appréciable, notamment pour les possibilités qu’il lui offrait de causer des destructions tout à fait mémorables, et ce pour « la bonne cause » ou plus exactement pour la cause républicaine. Lors de ses missions précédentes, il avait ainsi réduit une station spatiale bricolée par des pirates à l’état de poussière galactique – ce que les habitants d’une planète voisine avaient heureusement pris pour un beau feu d’artifice – puis empêché l’assassinat d’un important ambassadeur d’un monde frontalier… en dévastant cependant une bonne partie de sa propriété pendant sa course-poursuite avec le chasseur de primes qui en avait après sa vie.

Les membres du Conseil Vert devaient commencer à se faire des cheveux blancs pour l’avoir envoyé dans une mission relativement tranquille en comparaison. Sa mission actuelle était sur Kashyyyk, monde républicain situé non loin de la frontière avec le Consortium éternel, réputé pour ses terribles Wookiees et ses exports de bois Wroshyr et de composants électroniques de qualité.

Les vieux lutins – comme il appelait affectueusement les membres du conseil Vert – l’avaient envoyé ici pour enquêter sur des cas d’enlèvement d’enfants Wookiee qui s’étaient multipliés les dernières semaines et qui étaient jusque là mis sur le compte d’agents du Consortium.

Trois jours d’enquête avaient permis à Dalek d’y voir un peu plus clair et de résoudre cette affaire, ce pourquoi il se cala devant l’enregistreur holographique, une fois sec et habillé de sorte à ne pas donner une crise cardiaque à certains membres du conseil… ou un autre type de réaction à d’autres.

- Conseillères, conseillers, ici Dalek Zar depuis Kashyyyk. J’ai retrouvé la trace des enfants disparus dans le système sur Akoshissss, l’une des lunes de Trandosha. Des Trandoshans y avaient installé une base sur laquelle ils avaient enfermé les enfants en attendant le paiement de leurs clients.

Il fit une courte pause, acceptant avec gratitude la tasse fumante de chocolat chaud que Rex, son droïde astromécanicien, lui apporta avec un de ses bras rétractables.

- Les commanditaires sont un syndicat mineur de l’Apex qui souhaitait laver le cerveau des gamins pour s’en faire une petite armée de soldats zélés ou, dans le cas de ceux peu aptes au combat, des esclaves dans leurs mines. Heureusement, il semble qu’aucun enfant de la trentaine qui ont été enlevés n’avait encore été exporté à mon arrivée sur place…

Le Jedi cacha ensuite derrière sa tasse le sourire carnassier qui fleurit sur ses lèvres en pensant au sort qu’il avait réservé aux kidnappeurs sur place. Il cultivait une haine féroce des raclures qui faisaient du mal à des enfants, fussent-ils couverts de poils des pieds à la tête, et ce il ne s’était pas privé de le leur faire sentir.

- En plus des enfants Wookiee, j’ai trouvé aussi des terentateks qui se sont… accidentellement échappés dans la base. Des enregistrements pris par mes deux droïdes des événements vous parviendront en complément de ce message. J’ai délivré les petits Wookiees, défait les Trandoshans qui se sont mis en travers de mon chemin quand je les ai amenés jusqu’à mon vaisseau.

Pour être précis, K6 et lui avaient profité de leur mission d’escorte des petits Wookiees pour tirer à vue sur les Trandoshans et leurs droïdes. D’ailleurs, les enfants n’étaient pas en reste car ceux qui mirent la main sur des blasters pendant leur évasion s’illustrèrent en dégommant un certain nombre des « vermines reptiliennes ambulantes », terme employé par les petites boules de fourrure d’après K6 pour désigner les Trandoshans.

- Etant seul face aux chasseurs ennemis qui se préparaient à quitter leur base, j’ai pris la liberté de détruire leur base et leurs appareils du même coup. Comme mon ordinateur de bord pourra en attester, je les ai sommés de se rendre au préalable… ils ne m’ont pas écouté.

Pour être tout à fait honnête, il avait demandé à Rex de préparer les lanceurs de torpilles à proton du Shyrack en même temps qu’il avait fait ses sommations mais les Trandoshans ne l’avaient guère surpris en ne s’y soumettant pas.

Ovarra, l’une des gamines Wookiee qu’il avait libérées et qui semblait être devenue la cheffe de leur groupe, demanda de laver l’affront fait à leur honneur par l’enlèvement. Dalek l’avait alors assise dans le fauteuil de copilote et confié les contrôles d’un des lanceurs de torpilles à proton. K6 n’avait pas eu besoin de traduire le cri de victoire que poussèrent leurs Wookiee une fois la base réduite en poussière.

- Mm les autorités Trandoshans ont peu apprécié de ne pas être informées de l’opération sur une de leurs lunes et ont tenté de m’intercepter… sans vouloir reconnaître mon code d’autorisation Jedi. Je me suis donc permis de neutraliser leurs chasseurs avec mes canons à ion mais je tiens à préciser qu’il n’y a eu aucune victime, en dehors de leur fierté.

Là encore, les gamins Wookiee s’étaient avérés de redoutables canonniers, si bien que Dalek s’était demandé s’il pourrait en recruter un ou deux à bord quand ils auraient un peu grandi. C’était si dur de trouver du bon personnel de nos jours, et surtout des gens qui prenaient un plaisir sincère à fragmenter leurs ennemis.

- Les enfants ont été ramenés sur Kashyyyk, au spatioport de Rwookrrorro où je me trouve encore actuellement. Mon vaisseau a subi quelques avaries face aux Trandoshans que je suis en train de faire réparer, je devrais pouvoir repartir d’ici un jour ou deux. Ah, les parents Wookiee sont venus récupérer leur progéniture et ont tenu à nous remercier… ma soute est remplie de fruits et de légumes, notamment d’assez de chyntuck pour nourrir un régiment. N’hésitez pas à prévenir les cuisiniers du temple qu’ils vont devoir faire de la place dans leurs chambres froides… Dalek Zar, terminé.

Il désactiva l’enregistreur et programma l’envoi du message à Corellia. Techniquement, son vaisseau avait bien essuyé quelques tirs ennemis mais Dalek désirait surtout ne pas passer à côté d’une opportunité de quelques améliorations sur celui-ci. En effet, quelques-uns des parents de ses protégés étaient très versés en électronique et, pour lui montrer leur gratitude, s’étaient proposés – en plus des petites réparations nécessaires - de lui installer des composants très performants en matière de contremesure, de senseurs sophistiqués et autres petites subtilités locales. Les modifications, supervisées par Rex, prendraient normalement une journée, ce qui lui laissait la possibilité d’explorer la ville avec K6.

Large d’au moins un kilomètre, la plateforme qui abritait la métropole Wookiee offrait une vue imprenable sur la forêt environnante. K6 lui servit de traducteur en Shyriiwook auprès des Wookiees qu’il approcha dans différentes boutiques, même si ces derniers semblaient avoir une bonne maîtrise du basic. Il acheta quelques objets qu’il fit livrer à son vaisseau, notamment une magnifique table sculptée en bois Wroshyr et une arbalète laser de toute beauté, qui ferait un ajout appréciable à son arsenal.

Quand le soleil se fit haut dans le ciel, il s’installa dans une cantina avec K6 et commanda à déjeuner. Il était assez curieux de goûter leur spécialité à base de Chyntuck dont on lui avait dit beaucoup de bien et il s’agissait surtout d’un des quelques plats assez peu épicés pour être bien supportés par la physiologie humaine.

Il manqua cependant de s’étrangler avec une bouchée du plat en forme d’oignon en apercevant une femme à la chevelure violette parmi les clients et dont il ne tarda pas à croiser le regard carmin. K6 s’apprêtait à lui frapper dans le dos quand un geste de Dalek l’arrêta. Un verre d’eau fut tout à fait suffisant pour dégager son œsophage mais par pour dissiper son étonnement.

C’était bien le dernier endroit où il s’était attendu à trouver la régente mais après tout, il n’avait rien contre elle en particulier, d'autant plus qu'elle n'était pas tout à fait une... femme, pas au sens où Dalek l'entendait en tout cas. Il leva la main pour la saluer.

- Eh, bien le bonjour, madame. Ça faisait un moment… vous voulez vous asseoir ?

Qu'est-ce qui avait bien pu amener la Régente du Consortium Eternelle sur un monde parfaitement reconnu comme étant républicain de cœur et de conviction, qui plus est, avec pour seule escorte apparente un droïde Sentinelle? Une question que beaucoup de personnes pouvaient, légitimement, se poser en me reconnaissant alors que j'étais accoudé au bar d'une cantina, à discuter avec le patron du lieux. Il était impensable qu'une telle personnalité prenne le risque de s'aventurer ainsi dans un territoire qui, loin de lui être franchement hostile, ne lui est pas particulièrement hospitalier. Et à plus forte raison sans une escorte conséquente ou une force armée destinée à annexer le monde ou elle posait le pied.
Et pourtant, j'avais bien agit à l'encontre de ce à quoi les gens s'attendaient. J'étais venue seule sur ce monde avec mon droïde de sécurité, Sentinelle Mark IV, pour une mission particulière, laissant mon vaisseau de commandement à l'intérieur des frontière du Consortium, dissimulé dans l'ombre d'une lune, entre les mains de mon commandant en second et de mes hommes.

J'avais ensuite fait le reste du trajet dans une navette banalisée afin de ne pas éveiller les soupçons, veillant à prendre des trajectoires qui m'éloignaient d'abord, avant de revenir comme si je provenais du cœur de la galaxie. Une tactique simple, mais qui permettait de ne pas trop attirer l'attention sur mon trajet. Une fois parvenue sur place, j'avais commencé à enquêter sur une rumeur qui n'était pas pour me plaire et que je devais éventer au plus tôt. Il semblait, en effet, que des membres du Consortium s'adonnaient à l'esclavage d'enfants wookies. J'avais réussis à remonter jusqu'au trafiquants, mais comme il ne s'agissait pas des individus qui m'intéressaient, j'ai préféré les laisser à leurs petites affaires. Après tout, autant laisser les trandoshan aux républicains. Qu'ils nettoient eux même leurs ordures.
Pour ma part, je visais d'avantage les potentiels acheteurs. Et je ne tardais pas à les trouver, effectivement. Une matriarche Sith et un homme d'affaire hapien. Deux individus que j'avais déjà dans le collimateur depuis un moment et qui me servait là de quoi me débarrasser d'eux rapidement. J'avais dû manoeuvrer pour les intercepter avant qu'ils ne rencontrent leurs fournisseurs, mais cela n'avait rien eu d'insurmontable en ce qui me concernait. Au détour d'une ruelle, je leur étais "tombé" sur eux, comme par hasard. C'est dingue comme le hasard fait bien les choses. Surtout lorsque mon Droïde les prend par derrière.

L'affrontement fut bref. Je commençais par tuer la matriarche, alors même qu'elle activait ses pouvoirs de Force, venant la priver de cette tête qui trônait si fièrement sur ses épaules, d'un coup de sabre laser. Je n'avais pas de temps à perdre à écouter ses explications et encore moins l'envie de le le faire. Ni même ses revendications pseudo impérieuse de femme de puissance.
L'homme, pour sa part, prit peur, faisant demi-tour et commençant à courir, avant de se retrouver nez à nez avec mon garde droïde qui lui broya la gorge d'une main, le laissant agoniser ensuite. La tâche avait été simple et rapide. Pas d'effusion sale ou de destruction inutile. Rien de tout cela.
J'avais ensuite pris la route pour la planète des wookies afin d'effacer toute trace possible des deux morts. Car, si les morts ne peuvent parler, ce qu'ils laissent derrière eux, en contre partie, peuvent révéler bien des choses que je refusais de voir trainer ainsi. J'avais effacé le passage des deux individus sur la lune trandoshane, je fis de même sur la planète des boules de poils. Je ne pouvais, cependant, affirmer que personne ne les avaient consulté avant mon passage. Et c'était là la source de ma présence, encore, en ce lieux.
J'étais venu dans cette cantina afin de quantifier le nombre de personnes pouvant parler de cette affaire et ayant eu accès à ces données sensibles.

Alors que j'écoutais le patron du lieux discuter, je tournais le regard un instant, histoire de voir ce qu'il se passait dans l'établissement, lorsque mon regard croisa celui d'un individus auquel, je dois bien l'avouer, je m'attendais, mais avec un soupçon de surprise quand même. Les évènements avaient fait que je croisais la route d'un ancien guerrier Sith qui s'était fait pour mort avec son apprentie. Si certains avaient été assez stupide pour croire à la mise en scène bien montée, je dois quand même le reconnaître, je n'étais pas assez dupe pour y avoir cru un seul instant. Je ne connais les Sith que trop bien pour savoir que l'idée de se faire passer pour mort est l'une des premières idées que beaucoup ont lorsqu'ils veulent disparaître du scope de surveillance du Chume'doro ou de moi même. Nous avions donc pris le partie de croire, lorsqu'un habitat Sith se retrouvait détruit, de présumer que le dit Sith avait pris la tangente pour ce cacher quelque part.
Sauf que voila. Ce Sith là, non content d'avoir prit la tangente, avait même eu le courage/audace/toupet (je vous laisse choisir) de rejoindre les force de la République, et plus particulièrement les Jedi. J'ignorais encore comment ils s'y étaient pris pour le retourner de la sorte, mais c'était une information qui me parviendrait le moment venu. Je ne m'inquiétais donc guère.

Le jeune homme sembla s'étouffer en me voyant ici. Une réaction excessive, si l'on puis dire, mais guère surprenant, en l'état. Je m'approchais de sa table, un sourire vainqueur sur les lèvres.

-Tiens donc. Qui voici donc en ce lieu reculé de la république? N'est ce point ce cher Dalek. Vous semblez bien vous porter pour un mort. Je puis donc conclure que votre apprentie est dans le même état, quelque part dans la République. Comment ça je faisais comme si j'étais ignorante? Juste un petit peu. A moins qu'il ne s'agisse de cette Maîtresse Jedi du Conseil. Comment s'appelle-t-elle, déjà? Ah oui! Allana Fern.

En réalité, je faisais la connexion à l'instant, n'ayant pas eu à fouiller d'avantage au paravent. Mais lorsque j'avais aperçu l'ancien Sith, j'avais ressortis le dossier de mes processeurs et avait lancé une recherche sur le visage de son apprentie. Évidemment, cela n'avait guère tardé à faire la correspondance par comparaison de visage.
Les rapports les concernant et à ma disposition m'avait averti, à l'époque, de la proximité entre le Sith et la dénommée Eri'ana. Je venais d'avoir la réponse à comment il avait été amené à retourner sa veste. Du moins en partie. Les jeux du sexe et du charme ne m'étaient pas étrangers, bien que je ne sois pas, moi même, la plus grande pratiquante en ce qui les concerne.

Je regardais Dalek, en restant immobile. Allais-je l'attaquer ou le laisserais-je tranquille? Je n'avais pas encore décidé. Dans le même temps, je ressortais chaque dossier que j'avais le concernant, compulsant rapidement l'équivalent d'une vie biologique d'informations. Voila qui était intéressant. Très intéressant, même.

Le sourire qui flottait sur les lèvres de la régente tandis qu’elle avançait vers sa table n’annonçait rien de bon. Dalek aurait dû se douter que les choses se passaient trop bien jusque-là pour ne pas qu’elles tournent au vinaigre avant son départ de cette fichue planète. Un jour de congés, un seul pendant lequel il pouvait se relaxer et apprécier le paysage, était-ce vraiment trop demander ?

L’inconvénient de s’entretenir avec une personne pluri-centenaire capable de pirater virtuellement toutes les données existantes ou imaginables vous concernant, c’était de ne jamais être vraiment sûr si les questions qu’elle vous posait étaient sincères, ou bien un piège ou encore de la simple rhétorique. Voilà pourquoi le Jedi Vert but prudemment une gorgée de bière en écoutant les interrogations et remarques de l’androïde la plus redoutée de tout le Consortium.

Quand il fut certain qu’elle en avait terminé – pour le moment en tout cas – il prit la parole à son tour, d’un ton toujours aussi détendu, en apparence tout du moins. Le jeune homme était parfaitement conscient que sa vie se jouait dans cette conversation et il ne comptait pas la commencer du mauvais pied.

- Mm d’un certain point de vue, on pourrait dire que je m’en suis effectivement remis, madame. D’un autre côté, on pourrait dire que le Sith que j’étais n’est plus… ou quelque chose comme ça, je vous avoue que je ne suis pas encore au point sur ces histoires philosophiques. En tout cas, je vous remercie pour votre sollicitude… répondit-il avec un sourire qui se voulait amical. Quant à Maître Fern, elle se porte également bien à ma connaissance… Vous ne voulez pas goûter une pinte de leur bière locale ? Je la trouve assez bonne.

Tout en parlant, le Jedi fit le calme en lui – autant que faire se pouvait en tout cas – et contacta Allana dans la Force pour lui faire savoir qu’il allait bien mais également qu’il n’était pas en très plaisante compagnie. Le Conseil Vert serait sûrement intéressé de savoir que la numéro deux du Consortium se trouvait sur Kashyyyk et surtout qu’elle s’y était introduite sans la moindre difficulté.

Cela dit, une partie de lui ne put s’empêcher de songer avec un amusement morbide que ce serait le pire scénario de trépas qu’il ait pu imaginer que de finir tué dans une cantina, le nez dans un plat de Chyntuck, à la manière d’un gangster d’une vieille holosérie noire…

- Vous êtes sûre de ne pas vouloir vous asseoir ? J’imagine que vous ne pouvez virtuellement pas vous fatiguer mais vous êtes en train d’attirer les regards des quelques humains présents dans les lieux et j’imagine que certains risquent de ne pas tarder à vous draguer. S’ils vous voient vous installer, ils seront sans doute moins tentés de venir par ici… et donc de se faire humilier voire atomiser. Bien sûr, ce n’est qu’un conseil, madame, c’est un Etat libre après tout.

Contrairement au Consortium Éternel, songea-t-il non sans ce brin d’humour noir qui ne semblait pas vouloir le lâcher d’une semelle. Sa curiosité aussi le travaillait, se demandant ce que la régente pouvait bien faire sur ce monde républicain d’importance assez peu stratégique pour le Consortium.

Je laissais cet humain finir sa boisson tranquillement en le regardant de toute ma hauteur. Je n'étais certes pas très grande d'après les standards humain, mais le fait qu'il soit assit et moi debout me donnait l'ascendant dans le cas présent. Un ascendant qui ne m'était certes guère utile, mais que je savourais en l'instant. Le malaise que je lisais dans son regard était un breuvage des plus délicieux pour moi. Me découvrir en ce lieux était une mauvaise annonce pour lui. Et je savais qu'il devait déjà l'annoncer à ses compagnons à travers la Force. Je n'essayais même pas de l'en empêcher, même si j'aurais parfaitement pu le faire en venant lui prélever la vie immédiatement, rien que pour préserver mon anonymat. Mais je préférais jouer le jeu du calme et de la discrétion pour le moment.

En réalité, je n'avais aucunement prévu d'arrêter l'ancien Sith et encore moins de le tuer. Bien sûr, un rapport venait de partir immédiatement à la destination des bureau de la Reine Éternelle et d'Arcanis avec l'enregistrement de ce qui se passait en ce moment. L'affaire d'une fraction de seconde en ce qui me concernait, pour l'envoie. Cela mettrait un peu plus de temps pour y parvenir, certes, mais le rapport y parviendrait. Je ne me faisais aucun soucis à ce sujet.

-Je ne suis pas une adepte des boissons organiques. Elles ne me laissent aucune saveur. Mais merci pour l'invitation. Déclarais-je en venant m'assoir sur le rebord de la table, juste à côté de Dalek en croisant les jambes, tandis que ma Sentinelle se postait en face du Sith converti, ses capteurs en alerte.
J'adressais un sourire à l'entourage en m'installant ainsi, jouant sur les formes sensuelles de mon corps et sur les mouvements finement calculés pour chacun de mes gestes. Bien. Mon cher ami. J'espère que vous vous portez à merveille depuis votre départ. Nos chères amies communes se plaignent si souvent de vous avoir perdu. Vous leur manquez terriblement, vous savez. Surtout cette chère Arcanis. Je suis persuadée qu'elle aurait pleins de question à vous poser. N'accepteriez vous pas de revenir? Je suis persuadé que leurs petits jeux pourraient vous plaire.

Je ne cherchais aucunement à prendre l'humain pour un idiot. Je me doutais qu'il savait parfaitement de quel genre de jeux je parlais. Et je savais d'avance, également, que ceux ci ne l'intéresserait aucunement. J'allais donc pouvoir largement me délecter de sa réaction. Et je me doutais que celle ci ne serait pas décevante. Ce qui ne fit qu'élargir encore plus mon sourire, pouvant le faire passer pour quelque chose de malsain à qui m'observait de près à cet instant. Un peu comme ce pauvre Dalek.

-Avouez quand même que les petites chasses qui s'offraient à vous à l'époque avaient quelque chose, hum... de grisant. Je pense que c'est le mot adéquat.

Est ce que je lui donnais une opportunité pour revenir dans le droit chemin? Aucunement. Le droit chemin est une conception totalement arbitraire et purement organique. Une synthétique comme moi ne pouvait concevoir que cela puisse réellement exister. A la place, je lui proposais seulement une chance de revenir au sein du Consortium. Bien sûr, cela ne serait pas sans conséquence, aussi bien pour lui que pour celle qu'il avait choisit de suivre à l'époque, mais au moins avait-il une chance de pouvoir rentrer chez lui et de peut être récupérer tout ce qu'il avait laissé derrière lui.
Je me doutais, évidemment, qu'il n'en ferait rien. On ne jette pas tout derrière soit pour ensuite faire demi tour juste parce que l'on vous en offre l'opportunité. Mais il existe ce petit moment d'hésitation qui brille dans le regard de la plus part des gens. Le verrais-je chez Dalek? C'était la raison de ma proposition qui n'en était guère une. En effet, jamais je ne rapporterais un déserteur libre. Au mieux, il aurait les fers aux poignets. Au pire? C'est ça tête que je ramènerais.

Je vins saisir son menton entre deux doigts, venant fixer mon regard dans le siens. Je cherchais à lire le moindre mouvement de ses traits, afin qu'aucun ne m'échappe.

Dalek dut faire un effort pour avaler correctement lorsque l’androïde lui indiqua ne pas être adepte des boissons organiques et que celles-ci n’avaient aucune saveur. Ce n’était dans le cas présent pas par peur mais parce qu’une pensée aussi drôle que dérangeante lui avait traversé l’esprit. Si elle trouvait les fluides organiques sans goût, était-ce aussi le cas pour les sécrétions notamment salivaires de leur glorieuse Taa’Chume ? Imaginer ISIS indiquer de sa voix monocorde à la toute puissance Darth Ankh que sa cyprine n’avait aucune saveur l’aurait presque fait se pisser dessus de rire si la situation n’avait pas été aussi périlleuse.

Bordel, il ne remerciait pas Allana et ses frangins pour avoir cultivé chez lui cet humour graveleux et morbide typiquement corellien ! L’ancien Sith aurait dû se chier dessus en voyant la numéro deux du Consortium s’asseoir sur sa table. Si elle essayait d’avoir un effet séducteur sur lui, c’était râpé cela dit. Les androïdes ne faisaient pas partie de ses fantasmes et encore moins lorsqu’ils avaient le potentiel destructeur d’une petite armée de rancors. Bien sûr, il se garda là aussi de le dire à voix haute et se contenta d’esquisser un léger sourire en réponse au sien avant de répondre poliment à ce qui ressemblait à des menaces de torture et de mort lente bien peu déguisées.

- Je me porte bien mais pas aussi bien que vous, madame, je dois dire que vous n’avez pas changé d’un cheveu. Je suis navré que vos amies soient si tristes mais je crains ne rien pouvoir faire pour elles. Je suis sûr que la Major du Chume’doro a d’autres nexus à fouetter… J’apprécie cela dit votre invitation, elle me fait quelque part chaud au cœur mais je dois malheureusement la décliner.

Bon sang qu’il n’appréciait pas ce genre de situation ! Face à n’importe quelle autre boîte de conserve ou démon femelle d’envergure habituelle, il aurait déjà réglé la situation par un usage – relativement – raisonné de la force avant de laisser les autorités locales se débrouiller avec la paperasse. C’était beaucoup plus compliqué avec ce genre de spécimen qui pouvait sûrement le découper en fines tranches de Dalek cru sans qu’il n’ait eu le temps de faire autre chose que de peut-être lui faire un trou de plus avec son sabre laser mais qui ne l’encombrerait pas outre mesure. Il n’était pas sûr que la décapiter en viendrait à bout !

Le Jedi Vert voyait tout à fait de quelles « chasses » elle parlait mais il n’était pas du tout tenté, même s’il n’y avait pas eu les rétributions qu’il imaginait comme conséquences logiques de sa désertion. Son visage était tout à fait neutre et son regard clair lorsqu’il lui répondit par la suite. Dalek était beaucoup de choses mais ce n’était pas un homme qui faisait des choix pour les regretter ensuite.

- C’est derrière moi, madame. Je ne vous ferai pas l’insulte de dire qu’on peut retourner impunément au Consortium après lui avoir tourné le dos. Vous pouvez transmettre mes salutations à sa majesté, je n’ai rien de personnel contre elle. Disons que… l’ambiance laissait un peu à désirer parmi les Sith et vous n’avez pas besoin de fouiller bien loin dans mon dossier pour savoir que je n’ai jamais porté les matriarches ou le Chume’doro dans mon cœur.

L’ancien Sith but une gorgée d’eau avant de se dire que tant qu’à avoir le vornskr à sa table, pourquoi ne pas en profiter pour tenter de glaner un semblant d'information ?

- Cela dit, vous êtes dans l’espace républicain et je n’imagine pas un seul instant que vous puissiez déserter. Si les breuvages et nourritures organiques n'ont aucun attrait pour vous, est-ce que vous êtes simplement venue profiter du paysage, madame ou quelque chose vous amène ici ?

Evidemment que ce cher Dalek allait refuser mon invitation à revenir. Il n'était pas stupide au point de croire que le Consortium l'accueillerait à bras ouvert après sa défection pour rejoindre les Jedi de la République. Le contraire m'aurait passablement déçu de sa part.
J'avais bien vu dans son regard que mes propos l'avait amusé dans une certaine mesure. Mais laquelle, je n'aurais sût le dire. une chose était cependant sûre, il n'en menait pas large en sachant que j'étais là. Moi. Entre toutes les représentantes du Consortium, j'étais probablement celle à laquelle on pouvait s'attendre le moins en ces lieux Et je dois bien reconnaître que c'était ce qui faisait l'intérêt de la mission.
Mes compétences étaient connue dans une certaines mesures. En tout cas, le commun me savait suffisamment efficace pouvoir éliminer les gens par moi même et rester à mon poste pour des centenaires sans que personne ne parviennent réellement à représenter le moindre danger pour moi. Et nombre d'installations du Consortium avaient été testé par mes soins, ce qui portait d'autant le crédit de la qualification de sécurité de ces dites installations. Dalek pouvait donc aisément se faire une idée de ce qui pouvait lui arriver si je décidais de le faire disparaître de suite. En faite, je "m'amusais" presque (Voila une notion bien organique) à guetter le moment ou il me demanderait ce que j'attendais pour lui faire payer sa trahison ou peut importe comment il le formulerait.

-Il est vrai que ces charognardes ne vous mettaient guère à l'aise. Toujours à guetter le moment ou vous feriez preuve de la moindre faiblesse. Ah! Je vais en profiter pour vous prévenir que, des ruines de ce que vous avez laissé derrière vous en a ressurgit une Sith qui semble vous en vouloir particulièrement. Soit disant, vous lui auriez voler l'héritage de votre Maître. Une histoire un peu tirée par les cheveux, je vous l'accorde. Mais elle a placé une belle récompense sur votre tête à qui la lui rapportera. Vous devriez donc faire attention à ne pas trébucher malencontreusement. Je regretterais presque de devoir annoncer à votre chère apprentie votre décès prématuré.

Je me redressais, le laissant tranquille, au moins pour le moment, lorsqu'il en vint à me demander la raison de ma venue en ces lieux. Une tactique classique pour obtenir des informations de la partie adverse tout en ayant l'air de rien, ou presque. Mon sourire s'élargit un peu plus. Allais-je la joue "grande méchante" des holo-films et dévoiler un pseudo plan de manière totalement stupide, ou allais-je me montrer plus subtil? Une question que pouvait se glisser aisément dans l'esprit de ce désormais jedi repenti.

-Voila une bonne question. Qu'est ce qui m'amène en ce lieux en ce jour, loin de tout renfort et de toute sécurité sur laquelle je puisse me reposer? Suis-je en reconnaissance pour une invasion du secteur à venir? A moins qu'il ne s'agisse d'une affaire "privée" en vue de déstabiliser la République? A moins qu'il ne s'agisse de retrouver un ancien Sith qui se soit caché chez les Jedi et qui joue à être comme eux? D'après vous? Je pense que vous allez passer un certains temps à vous poser la question sans avoir la réponse. Tout ce que vous pourrez savoir c'est que j'ai terminé ce que j'avais à faire ici.

En effet, tout en discutant avec Dalek, j'avais eu la confirmation que nul trace de mes deux cibles n'avaient figuré sur ce monde. Je me levais donc et vint poser l'extrémité d'un sabre laser sorti de ma manche contre la table devant Dalek, l'activant un court instant, avant de partir en riant.

-Amusez vous bien, Dalek. Amusez vous bien, tant que vous le pourrez. J'agitais la main en sortant de la cantina et jeta des crédits républicains sur le comptoir, suivit par ma Sentinelle Mark IV, son arme dans les mains